Etats-Unis  – Joe Biden se rend à New York, meurtri par une flambée de violence

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États-UnisJoe Biden se rend à New York, meurtri par une flambée de violence

Le président américain ira ce jeudi dans la Grande Pomme pour montrer qu’il prend au sérieux la hausse de la criminalité, alors que deux jeunes policiers viennent de trouver la mort à Harlem.

Le président américain Joe Biden est attendu jeudi à New York pour parler des questions sécuritaires.

Le président américain Joe Biden est attendu jeudi à New York pour parler des questions sécuritaires. 

AFP

Joe Biden se rend ce jeudi 3 février à New York, meurtri par une flambée de violence, pour tenter de convaincre les Américains qu’il prend au sérieux la hausse de la criminalité dans le pays, un sujet politiquement miné pour le président américain. Il visitera le siège de la police de la ville en compagnie du nouveau maire Eric Adams, avant une rencontre avec des responsables locaux dans le Queens, l’un des cinq arrondissements.

«Ghost guns»

Joe Biden, qui en tant que président ne dispose pas de compétences illimitées en la matière, a annoncé plusieurs programmes, après que plusieurs villes américaines ont battu l’an dernier des records du nombre d’homicides. La Maison-Blanche a déclaré la guerre aux pistolets non répertoriés, assemblés à partir de kits, les «ghost guns». Elle a aussi promis de lutter contre le trafic d’armes, libérer des fonds pour recruter des policiers ou encore financer des programmes de prévention au niveau local. 

«Laxisme»

Mais selon un sondage ABC/Ipsos de décembre, le pourcentage d’Américains approuvant l’action du président en matière de sécurité est tombé à 36% contre 43% en octobre – dans un contexte, il est vrai, d’insatisfaction généralisée envers Joe Biden. Le démocrate se voit régulièrement accuser par la droite américaine d’ignorer la hausse de la criminalité et de vouloir tailler dans les moyens des forces de l’ordre.

Il arrivera jeudi dans une ville meurtrie par plusieurs épisodes de violence par arme à feu – dont une fusillade dans le quartier de Harlem, qui a causé la mort de deux jeunes policiers. Avec cette visite, Joe Biden apporte d’une certaine manière sa caution à Eric Adams, ancien policier afro-américain.

Mesures sécuritaires à New York

Le président espère peut-être aussi que rejaillira sur lui l’intérêt croissant que suscite ce nouvel édile démocrate avec sa ligne dure contre la criminalité et les armes à feu. Le maire de New York a par exemple annoncé le rétablissement de patrouilles de policiers en civil, les «unités anticriminalité» rebaptisées «unités anti-armes à feu». Ces équipes controversées avaient été supprimées en 2020, après la mort de George Floyd, tué par un policier à Minneapolis, l’événement déclencheur des manifestations «Black Lives Matter». 

Terrain miné

Le sujet de la sécurité est politiquement miné pour Joe Biden. D’un côté, il ne doit pas prêter le flanc aux accusations de passivité de l’opposition républicaine, à quelques mois d’élections législatives déjà bien mal engagées pour les démocrates. Et gare au moindre faux pas: la droite a étrillé la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, pour avoir évoqué sur le ton de l’humour le reproche de «laxisme» fait à l’administration Biden par la chaîne conservatrice Fox. 

«Black Lives Matter»

Mais Joe Biden ne peut pas se permettre non plus de braquer l’électorat afro-américain, majoritairement favorable aux démocrates, et auquel il a promis, pendant sa campagne, plus de justice. Les activistes qui luttent contre les violences policières n’ont pas oublié qu’en 1994, le sénateur Biden avait soutenu avec ferveur un durcissement pénal jugé responsable, par la suite, de l’incarcération en masse de personnes issues des minorités.

Dans les faits, la Maison-Blanche semble avoir mis en sourdine certaines promesses faites au camp progressiste en matière de politique pénale. Le président a certes nommé, à tous les échelons du système judiciaire, des magistrats issus des minorités. Mais il n’a pas jusqu’ici vraiment cherché à relancer une réforme de la police inspirée par le mouvement «Black Lives Matter», et qui a échoué au Congrès l’an dernier.

(AFP)

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