FootballServette FC: les limites de l’exercice, malgré le triplé de Schalk
Le Néerlandais était content, mais conscient des problèmes qui ont longtemps handicapé les Grenat contre Concordia, vendredi soir en Coupe.
- par
- Daniel Visentini Bâle
À la réussite individuelle de l’un, les déboires collectifs des autres. Écho dissonant: Alex Schalk marque trois buts, il est content de sa performance et c’est bien légitime, mais le Néerlandais sait aussi que face à Concordia Bâle, pensionnaire de 2e ligue inter, Servette s’est trop souvent pris les pieds dans le tapis. Délicatesse du moment.
Il ne faisait pas grand doute que les Grenat allaient passer l’épaule face aux Bâlois, en 16e de finale de la Coupe de Suisse, vendredi soir. Le tout était de savoir comment et c’est justement la manière qui a interpellé.
Bien sûr, quand Alain Geiger décide de laisser au repos Rouiller, Clichy et Sasso, quand il place sur le banc Cognat, Cespedes, Kyei ou Frick, il y a des circonstances atténuantes: un manque d’automatismes, des repères à trouver pour ceux qui jouent moins d’habitude. Tout cela est compréhensible et ce choix, en Coupe contre une équipe de 2e ligue inter, était parfaitement logique.
Simplement, par-delà cet état de fait, on était en droit d’attendre mieux que ce qui a été présenté le plus clair du temps contre Concordia. La crispation? L’envie de bien faire qui se heurte à des Bâlois libérés, eux? Il y avait en fait un déchet technique, des déficits dans les placements, des orientations défectueuses dans les transitions.
Les problèmes de Douline
On pense à David Douline. En No 6 devant la défense, il a rencontré bien des difficultés (la balle perdue sur le but bâlois, c’est lui). On ne met pas en question ses qualités intrinsèques. Dans une équipe qui subit, sa présence physique pourrait être précieuse. Dans les schémas de Servette, d’autant plus face à Concordia, quand il faut jouer balle au pied, orienter, se projeter, tout s’est vite figé pour le Français. Ce n’est pas un hasard: quand Cespedes l’a remplacé, le jeu s’est gentiment fluidifié. Les Bâlois tiraient la langue dès l’heure de jeu, c’est juste, Douline a peut-être besoin encore de s’adapter. Mais les limites de l’exercice sont là: peut-être ne peut-il pas évoluer en No 6 seul dans un Servette dominant.
Douline n’est pas le seul à avoir souffert. Vouilloz a lui aussi eu de la peine à maîtriser son sujet en défense centrale. Ajoutez encore un Stevanovic très discret, comme Valls, ou un Imeri qui voulait trop vite se montrer décisif, et cela devient vite brouillon pour Servette.
Le bonheur du buteur
«C’est bizarre la Coupe, relevait Alex Schalk. J’ai joué ces matches contre des petits dans trois pays différents et c’est toujours la même chose: parfois, c’est compliqué. Mais je ne m’explique pas pourquoi il y avait tant de fébrilité en certaines séquences. Il y avait une opportunité pour plusieurs joueurs qui jouent moins d’habitude de se montrer. Il faut la saisir. Mais bon, on passe, on est au tour suivant.»
S’il en est un qui a saisi sa chance, c’est bien Schalk. Le buteur néerlandais a inscrit trois des quatre buts grenat, l’autre étant l’œuvre de Rodelin. «Ça fait du bien d’être titulaire, de marquer des buts, surtout après celui qu’on m’a volé à GC, lance-t-il. Ce n’était pas simple mentalement pour moi, ce début de saison. J’ai manqué des occasions, il fallait que je retrouve confiance.»
L’attaquant offre une solution de rechange précieuse à Geiger, Kyei étant muet ces derniers temps et Oberlin étant blessé. Servette a quitté Bâle avec une place en huitième de finale en poche, avec un Schalk qui a retrouvé confiance et en ayant fait tourner son effectif avec des bilans contrastés. C’est déjà ça.
Le travail continue. Le championnat reprend ses droits. Dès mardi soir à Zurich. Puis samedi au Stade de Genève, avec le derby contre Lausanne.