Florilège de réactionsDépart d’Alain Berset: «C’est peut-être pour s'alléger l'esprit avant les vacances»
Le socialiste fribourgeois Alain Berset a annoncé, mercredi, qu’il quittera le Conseil fédéral fin décembre. Florilège de réactions de politiciens.
- par
- Lauren von Beust ,
- Marc Fragnière
«Après 20 années intensives de politique fédérale, dont douze au Conseil fédéral, et après avoir géré la crise du Covid, le moment est venu de faire ce pas.» C’est par ces mots qu’Alain Berset a annoncé, mercredi, son départ du Conseil fédéral. Le Fribourgeois, qui a incarné la lutte contre la pandémie de Covid, quittera son poste fin décembre, après les élections fédérales. Sans doute «aussi vite que possible mais aussi lentement que nécessaire»…
«La Suisse lui est redevable»
Le conseiller national vaudois Roger Nordmann s’est, pour sa part, attardé sur le rôle central joué par le Fribourgeois dans la gestion de la pandémie de Covid-19. «Dans un contexte tellement difficile, il a su se montrer cohésif et fort. J’ai trouvé remarquable la façon dont il gérait l’incertitude. Il était toujours prêt à se remettre en question», salue le président du Groupe socialiste aux Chambres fédérales.
«À la fois charismatique et accessible, il a géré la pandémie avec un engagement dont la Suisse lui est redevable», a également salué Isabelle Pasquier-Eichenberger, conseillère nationale genevoise, membre des Verts. Président du Parti socialiste fribourgeois, Thomas Gremaud abonde en ce sens. «La pandémie a nécessité un engagement immense de sa part, il a su prendre des décisions fortes. Cela lui a aussi coûté personnellement et sur le plan familial.» Le politicien fait notamment référence aux pressions et menaces de mort dont Alain Berset a été victime. Par exemple lorsqu’il a étendu le certificat Covid dans notre pays.
«Il a parfois dû défendre des positions qui n’étaient pas les nôtres. Cela fait partie du principe de collégialité. Mais je crois que les valeurs socialistes ont toujours été au centre de son engagement», poursuit Thomas Gremaud. D’après ce dernier, cette décision a été mûrement réfléchie: «On ne quitte pas le Conseil fédéral sur un coup de tête.»
C’est aussi l’avis du président de l’UDC Vaud, même s’il s’interroge sur le timing choisi: «C’est surprenant d’annoncer sa démission avec six mois d'avance. Ça va affaiblir la fonction de chef d'Etat de la Suisse, à l'interne et à l'étranger. Et ça, ça aurait pu être évité», déclare Kevin Grangier. Avant de glisser: «C’est peut-être pour s'alléger l'esprit avant les vacances…» Ou alors pour se tourner plus rapidement vers le yoga, pour reprendre la plaisanterie du principal concerné, mercredi en conférence de presse.
«En même temps, on le regrette»
Les figures du parti socialiste se sont exprimées sur l’annonce d’Alain Berset de ne pas se présenter à la prochaine législature, mercredi après-midi, lors d’une conférence de presse organisée à Berne. Après avoir affiché sa totale compréhension envers la décision du Fribourgeois, la co-présidente du PS Suisse, Mattea Meyer, a poursuivi: «En même temps, on le regrette, car on est convaincus que la Suisse sociale aurait pu continuer d’avoir une politique pleine de succès avec Alain Berset au département fédéral de l’intérieur.» L’autre coprésident du parti, Cédric Wermuth, a lui, parlé d’un homme «qui a donné tout ce qu’il pouvait» avant de résumer en cinq points capitaux le bilan de l’actuel président de la Confédération: «Egalité homme-femme, qualité de l’assurance-maladie, renforcement de la politique sociale, lutte contre la pandémie et développement de la politique culturelle.»