Covid-19 – Ueli Maurer ou le «bon sens» qui défie les experts

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Covid-19Ueli Maurer ou le «bon sens» qui défie les experts

Souvent franc-tireur au sein du Conseil fédéral, le ministre des Finances estime ce lundi que l’on va clore la phase des mesures intensives. Il pense aussi que la pandémie ne sera pas maîtrisée «avant trois ou quatre ans».

Eric Felley
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Eric Felley
Ueli Maurer s’étonne que le virus «ne vole qu’au-dessus de 1,20 mètre…»

Ueli Maurer s’étonne que le virus «ne vole qu’au-dessus de 1,20 mètre…»

AFP

Le chef des Finances fédérales et conseiller fédéral UDC, Ueli Maurer, a souvent joué au franc-tireur au sein du Conseil fédéral, durant cette dernière année de pandémie. Il s’est notamment affiché avec les sonneurs de cloche antivax, les Freiheitstrychler. Ce lundi, dans «Blick» il conserve cette liberté de ton, qui le met parfois en délicatesse avec la collégialité gouvernementale.

Ces piques vont à la task force: «Les experts, dont je ne prends plus guère en compte l’avis, ne me semblent pas vivre dans le monde réel. Ils parlent maintenant d’un nouveau variant B2. Et à cause de celui-ci, tout le monde a de nouveau peur.» A leurs conclusions, il préfère sa «vision du monde différente»: «Les gens sont responsables et doivent évaluer ce qu’ils risquent par eux-mêmes. Un patient à risque doit être plus prudent que quelqu’un en bonne santé. Mais nous avons pris chacun et chacune par la main et l’avons materné».

Du port du masque dans les bistrots

Face à l’impatience des milieux économiques, il reconnaît qu’il faut agir: «Si nous voulons que l’État ne perde pas totalement la confiance des citoyens, il faut rapidement revenir à la normale. Mais nous ne pouvons pas actionner ce levier tout de suite». Il propose de procéder par étapes et «d’éliminer certaines contradictions. Je suis toujours étonné que le virus ne vole qu’au-dessus de 1,20 mètre. Comment expliquer autrement le fait que je ne doive pas porter de masque lorsque je suis assis dans un bistrot, mais que je doive le mettre dès que je me lève?».

Des gens «qui ne se disent plus bonjour»

Sur le plan humain, il constate que la société «est plus divisée que jamais»: «Je connais des gens qui ont construit une maison ensemble, qui ont vécu paisiblement porte à porte pendant 40 ans et qui ne se disent même plus bonjour aujourd’hui. Des enfants qui ont peur et qui demandent s’ils doivent aller au lit avec un masque… Ce sont des dommages qui nous occuperont très longtemps».

Une stratégie de vaccination à long terme

À la question de savoir s’il pense que la pandémie sera terminée dans quelques semaines, il se montre à son tour un peu expert: «Nous pourrons bientôt clore la phase des mesures intensives. Mais la pandémie à proprement parler ne sera pas maîtrisée avant trois ou quatre ans. Ce qui signifie que nous devrons réfléchir à une stratégie de vaccination. Dans ce contexte, la responsabilité de l’État doit revenir aux gens, aux parents, aux médecins de famille».

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