Crise «migratoire»Le maire de New York réclame plus de permis de travail à l’État
Eric Adams souhaite obtenir davantage de permis de travail de l’État fédéral américain pour faire face à l’afflux de migrants économiques à New York.
Le maire de New York, Eric Adams, confronté depuis 2022 à un afflux de migrants économiques et demandeurs d’asile, a réclamé jeudi à l’État fédéral davantage de permis de travail pour que ces étrangers sans papiers concrétisent leur «rêve américain».
«Le rêve américain, c’est le droit au travail, le droit de subvenir aux besoins de sa famille», a lancé l’édile, un ancien policier afro-américain de l’aile droite du Parti démocrate, lors d’un rassemblement sur une place du sud de Manhattan, entouré de représentants d’organisations syndicales et patronales, notamment de l’hôtellerie-restauration, et d’ONG.
«C’est du bon sens»
«Nous devons accélérer (la délivrance) de visas de travail. C’est du bon sens. Il y a des milliers d’emplois disponibles qui doivent être pourvus, pour fournir les services dont nous avons besoin pour la ville, l’État de New York et tout le pays», a-t-il insisté.
À ses côtés, Andrew Rigie, directeur de New York Hospitality Alliance, une organisation de restaurateurs, patrons de bars, a estimé à «10’000» le nombre d’emplois disponibles dans ce secteur et pour lesquels il «ne trouve pas d’Américains, ni suffisamment de personnes (étrangères) autorisées à travailler».
Alors que nombre de commerces de restauration rapide et de livraison alimentaire à New York tournent grâce à une main-d’œuvre bon marché – et parfois sans papiers – M. Rigie a jugé «moralement juste» d’accélérer l’obtention de permis de travail. En outre, a-t-il dit à l’AFP, cela aurait «un fort impact économique pour aider les petites entreprises qui se relèvent de la pandémie».
«Crise nationale»
Début août, Eric Adams avait chiffré à 12 milliards de dollars sur trois ans le coût que pourrait représenter la «crise» migratoire dans sa mégapole, confrontée depuis avril 2022 à l’arrivée de 100’000 réfugiés, migrants économiques et demandeurs d’asile d’Amérique latine et récemment d’Afrique de l’Ouest.
New York, ville-monde qui a bâti sa légende sur des vagues successives d’immigrations, a l’obligation légale de loger et de nourrir tout nouvel arrivant, quel que soit son statut Actuellement, près de 108’000 personnes sont logées dans des foyers, hôtels, appartements vacants. Quelque 56’000 sont des demandeurs d’asile.
Mais la ville de 8,5 millions d’âmes alerte depuis un an l’État de New York et l’administration fédérale sur une «crise nationale qu’elle ne peut pas gérer seule». La gouverneure de l’État, la démocrate Kathy Hochul, a été reçue mercredi soir à la Maison-Blanche, laquelle a annoncé des mesures de «soutien» à New York pour identifier tous les «migrants éligibles aux autorisations de travail».