Football: En Angleterre, le Boxing Day mêle tradition et indigestion

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FootballEn Angleterre, le Boxing Day mêle tradition et indigestion

Le 26 décembre est une date inévitable pour le football anglais. Même si elle charge un calendrier déjà très lourd.

Jürgen Klopp et Liverpool auront disputé huit matchs durant le mois de décembre.

Jürgen Klopp et Liverpool auront disputé huit matchs durant le mois de décembre.

AFP

Le ballon rond ne s’arrête jamais de tourner ou presque durant les fêtes de fin d’année en Angleterre. Et surtout pas lors du traditionnel «Boxing Day», mardi, rendez-vous incontournable et symbole d’un calendrier surchargé qui interpelle certains acteurs du jeu.

Mardi (18 h 30) à Burnley, «nous jouerons notre troisième match en neuf jours, cela demande beaucoup, tant mentalement que physiquement», s’est ainsi ému le défenseur néerlandais Virgil van Dijk, capitaine de Liverpool.

C’est même pire que cela: les Reds enfileront le bleu de chauffe pour la troisième fois en l’espace de sept jours, avec pour point de départ le quart de finale de Coupe de la Ligue remporté le 20 décembre contre West Ham (5-1).

L’entraîneur Jürgen Klopp, contempteur régulier des cadences infernales, s’est même senti obligé de soutenir son homologue David Moyes, sévèrement défait à Anfield après avoir ménagé certains de ses cadres (Zouma, Paqueta, Ward-Prowse remplaçants).

«Quelle était son alternative? Nous devons faire des changements, sinon nous ne pourrons pas nous en sortir», a prévenu le technicien allemand, étonné que les Hammers aient dû rejouer trois jours plus tard, samedi, avec un coup d’envoi à 12 h 30: «West Ham se lève à 7 h 30 et à 9 h ils envoient les pâtes! Où est la justice ici?».

58 matches en 29 jours

Après la rencontre, gagnée 2-0 par les Londoniens contre Manchester United, l’entraîneur des vaincus, Erik ten Hag, a coupé sa conférence de presse en deux: d’abord cinq minutes pour commenter la défaite, puis dix autres pour parler de la rencontre suivante, mardi (21 h 00) contre Aston Villa, une scène cocasse et un brin absurde.

«J’ai parfois un sentiment romantique à l’égard de l’Angleterre: c’est un pays de bon sens où parfois les choses qui n’ont pas de sens sont appréciées par tout le monde»

Vincent Kompany, entraîneur de Burnley

Au cœur de cet enchaînement vertigineux, les clubs doivent jongler entre la santé des joueurs et les ambitions sportives, des objectifs qui se télescopent incontestablement.

La compétition occupe quasi tout le temps disponible, avec très peu de créneaux réservés aux entraînements. Avant d’affronter Arsenal (1-1) samedi, Liverpool n’a pu s’entraîner que 135 minutes en cumulé sur les dix jours précédents, selon Klopp.

Entre le championnat, la Ligue Europa et la Coupe de la Ligue, les Reds auront disputé huit matches au mois de décembre, juste avant leur premier choc de l’année 2024, le 1er janvier contre Newcastle pour la 20e journée de Premier League.

Le lendemain, West Ham et Brighton joueront le 58e match de championnat disputé en l’espace de 29 jours, un marathon lancé le 5 décembre à un rythme de deux matches par jour en moyenne.

«Visages heureux»

La Premier League se mettra ensuite en pause pour deux petites semaines, mais cette «trêve» hivernale sera occupée par le 3e tour de la Coupe d’Angleterre et les demi-finales aller de la Coupe de la Ligue. Pas vraiment une pause, donc.

Cette spécificité toute britannique conserve de fervents partisans, à commencer par Vincent Kompany, ancien défenseur belge de Manchester City, désormais entraîneur du promu Burnley.

Le Boxing Day et la fin d’année chargée, «j’aime cela, je l’ai toujours aimé, parce que ça n’a pas de sens. J’ai parfois un sentiment romantique à l’égard de l’Angleterre: c’est un pays de bon sens où parfois les choses qui n’ont pas de sens sont appréciées par tout le monde».

«C’est la période la plus spéciale de l’année pour moi. Vous êtes mis à l’épreuve physiquement et mentalement. On ne voit jamais autant de visages heureux dans un stade que pendant cette période, car les gens sont généralement de bonne humeur», apprécie-t-il.

Lui se souvient de plusieurs matches du jour de l’an disputés après des courtes nuits, rendues agitées par le tumulte des fêtards: «Je m’y suis habitué et j’ai fini par l’apprécier. Cela ne me dérange pas et je ne laisserais pas l’équipe s’en plaindre non plus. Cela fait partie de la culture».

(AFP)

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