TennisEn contrôle, Daniil Medvedev donne rendez-vous à dimanche
Félix Auger-Aliassime n’avait pas les armes pour inquiéter le N°2 mondial. Medvedev attend le vainqueur du choc Djokovic-Zverev.


Daniil Medvedev a vite compris, vendredi soir contre Félix Auger-Aliassime, que la soirée allait bien tourner.
Al Bello/Getty Images/AFP
Daniil Medvedev retrouvera dimanche soir l’ambiance électrique d’une finale de l’US Open, deux ans après son chef-d’œuvre perdu face à Rafael Nadal. Malgré deux balles de deuxième manche sauvées, le N°2 mondial n’a jamais vraiment tremblé face à un Félix Auger-Aliassime trop nerveux et encore un peu confus dans ses choix pour vraiment faire peur à ce niveau d’exigence (6-4, 7-5, 6-2). Revoilà donc le Russe en finale d’un Majeur, la troisième en 24 mois; la troisième sur ciment.
Félix Auger-Aliassime (ATP 15), lui, disputait sa première demi-finale en Grand Chelem et cela s’est vu. D’abord à son nombre assez effrayant de doubles fautes (10). Ensuite et surtout lorsqu’il se liquéfia après avoir laissé échapper deux balles de deuxième manche (la seconde sur une volée de coup droit facile). Cornaqué depuis six mois par Toni Nadal – en ajout de son coach Frédéric Fontang – le Canadien progresse au niveau «comptable». Il a franchi à New York une nouvelle étape: première demie après un premier quart à Wimbledon. Mais un doute subsiste encore sur sa capacité à trouver bientôt un cadre tactique capable d’exploiter son formidable potentiel.
Cette justesse tactique, Daniil Medvedev la balade, lui, avec une sérénité déconcertante. Contreur naturel, le Russe a par exemple ajouté cette année une maîtrise «nadalesque» des retours en position ultra-reculée. Déroutante visuellement pour son adversaire, cette rampe de lancement éloignée devient vite une arme redoutable avec la longueur de balle que Medvedev trouve sur son premier coup puis via sa faculté à grignoter du terrain juste après. Une infographie diffusée vendredi en début de match (voir ci-dessus) affirmait ainsi que le Russe avait retourné sur ses cinq premiers matches 5,15 m derrière la ligne de fond (c’est énorme) mais qu’il frappait en moyenne son troisième coup plus que 30 cm derrière cette même ligne. Une «Masterclass» de transition défense-attaque!
«Je n’ai pas évolué à mon meilleur niveau mais c’était suffisant et je suis ravi d’être à nouveau en finale ici», se félicitait Medvedev avec un certain détachement au micro de Brad Gilbert. Une perche pour l’ancien coach d’Andre Agassi, lequel lui demandait s’il se préparait à vivre une finale aussi épique qu’en 2019. «Si vous me dîtes qu’elle sera aussi folle, je signe tout de suite… mais cette fois j’espère gagner. Cela dit, je vais d’abord profiter de ma victoire. C’est cool d’être le premier qualifié. Je vais rentrer à l’hôtel, aller manger puis regarder l’autre match tranquillement.» Daniil Medvedev semblait se réjouir du duel Djokovic-Zverev. Comme tout le monde.