Lutte contre le tabagismeLa hausse des taxes sur le tabac nécessaire mais pas suffisante
Une étude montre que l’augmentation des taxes doit s’accompagner «de mesures strictes de contrôle du tabac pour réduire durablement la prévalence du tabagisme».
Sur mandat de la Ligue pulmonaire suisse et de l’Association suisse pour la prévention du tabagisme (AT) – qui souhaite une augmentation des taxes sur les cigarettes –, l’Institut d’économie de la santé de la ZHAW de Winterthour a réalisé une étude sur l’influence des impôts sur le tabac sur le comportement tabagique.
Se basant sur une analyse comparative avec les pays européens, l’étude montre que «la Suisse présente un environnement favorable à la consommation de tabac». Trois raisons principales expliquent ce phénomène:
En comparaison européenne, la Suisse est le pays où la charge fiscale globale sur les cigarettes est la plus faible;
Le niveau de prix corrigé du pouvoir d’achat est faible;
Le score TCS «Tobacco Control Scale» (un indicateur qui s’appuie sur les différentes mesures de contrôle du tabac) de la Suisse est bas.
«En ce qui concerne la prévalence du tabagisme et la consommation de cigarettes, la Suisse se situe dans la moyenne européenne», poursuit la ZHAW dont l’étude révèle que «dans un environnement favorable à la consommation de tabac et lorsque le prix des cigarettes est bas comme en Suisse, des impôts plus élevés sur le tabac vont en moyenne de pair avec une consommation plus faible».
Effet marqué chez les jeunes
Les données montrent que les fortes taxes du tabac et les prix élevés qui en découlent ont «un effet particulier sur les jeunes: en cas d’augmentation des prix, leur consommation de tabac diminue deux à trois fois plus que celle des adultes. Des taxes ou des prix du tabac plus élevés empêchent en outre les jeunes de commencer à consommer du tabac». détaille le communiqué.
Vu les résultats de l’étude de la ZHAW, la Ligue pulmonaire suisse et l’AT estiment que «des impôts élevés sur le tabac sont une condition nécessaire, mais pas suffisante en tant que mesure isolée. Si la société et la politique suisses veulent réduire durablement la prévalence du tabagisme, il faut introduire en même temps d’autres mesures strictes de contrôle du tabac», conclut le communiqué.