TestQuelques semaines avec le nouveau Dyson Gen5detect
Nous avons pu soumettre le récent navire amiral du fabricant britannique d’aspirateurs à plusieurs tests. Notre avis.
- par
- Jean-Charles Canet
Tout commence par l’arrivée d’un paquet plutôt volumineux. À l’intérieur un nouvel aspirateur Dyson, le Gen5detect, modèle visiblement haut de gamme de la marque qui vient d’être rendu disponible sur le marché helvétique.
L’appareil fait partie des modèles sans fil, autrement dit qui se rechargent et donc qui n’ont pas besoin d’être branché sur une prise de courant lorsque utilisé. Du paquet, on extrait un socle blanc sur lequel s’arrime un tube vertical (accessoire vendu à part, apparemment.) On commence par placer le corps central de l’aspirateur, la partie qui comprend le moteur, son réservoir, son tube principal et sa brosse pour sol dur. Une fois cela fait les emplacements des accessoires (tuyaux, brosses diverses…) tombent sous le sens. Ainsi rangé, l’appareil entre automatiquement en mode recharge dès que le support est relié à une prise. Ainsi disposé. l’ensemble ressemble à une sorte d’installation artistique agréable à l’œil, le genre que l’on pourrait mettre en valeur dans une cuisine ou dans un coin du salon avec la mention «Il est plutôt joli, mon aspi, hein?»
Pour être totalement transparent, on utilisait jusqu’ici un aspirateur de même marque, on était donc habitué au design un tantinet flashy de la gamme, mais bien plus ballonné et classiquement électrique. Il sortait donc déjà de l’ordinaire mais surtout d’un point de vue esthétique. Le Gen5detect est notre premier modèle sur batterie. Voyons cela.
Premier constat, le bloc-moteur est désormais à bout de bras alors qu’on ne transportait que le flexible avec le modèle 100% électrique (en traînant le bloc-moteur sur roues). Mais le poids (3,5 kg), déjà modéré, de l’ensemble batterie- filtre est compensé part le fait que la brosse rotative dispose de roulements et que l’usager peut se reposer dessus. Pas de gêne constatée sur le long terme, dira-t-on. De plus, l’absence de cordon électrique change beaucoup de choses. Alors qu’on était plutôt enclin à n’utiliser le précédent mastodonte qu’en dernier recours – il faut le prendre, il est lourd. Il faut le brancher, il faut se baisser… – nous nous sommes surpris à employer le Gen5detect à la moindre occasion: à peine avec quelques particules sur les sol de la cuisine, le voilà en pogne, prêt à jouer l’Attila des catelles. Et, côté bruit, par rapport à notre précédent monstre électrique, on a l’impression d’être passé d’un jet au décollage à l’agréable zéphyr d’un monomoteur particulièrement bien insonorisé.
Le dessus de l’aspirateur est composé d’une poignée sur laquelle s’insère la batterie amovible (et remplaçable). C’est cette partie qui s’insère dans le socle de rangement et qui lance la recharge.
Dans cette zone supérieure – qui comprend également un filtre à air HEPA – est logé un écran circulaire avec deux boutons dont le premier est l’interrupteur général qui active ou désactive l’aspiration. L’autre bouton permet de choisir la puissance de l’engin, celui-ci est réglé par défaut sur «Auto», l’aspirateur choisissant dans ce cas le mode de puissance optimal. Il nous a largement suffi. Mais le simple fait de savoir qu’un mode «Boost» est disponible en cas de besoin est bon à savoir.
En cours d’emploi, diverses notifications s’affichent automatiquement sur l’écran. «L’interface utilisateur (UI) du Dyson Gen5detect indique en temps réel quand le sol est complètement propre», précise ainsi Dyson. Le signalement de cet état n’a pas sauté aux yeux, peut-être n’avons-nous pas été assez insistants pour le voir s’afficher mais on doute. Par contre, toujours en usage, nous avons constaté l’existence de barres sur l’écran LCD qui montent et descendent en fonction de la quantité de particules retirées. «Ainsi, les utilisateurs savent immédiatement s’ils peuvent avancer ou s’ils doivent consacrer plus de temps au nettoyage d’une section spécifique.», précise le communiqué du fabricant. On salue l’effort bien que tout cela nous semble rester un brin confus. Pour l’instant on considère que Dyson n’a pas encore trouvé la manière la plus simple, la plus directe et aussi la plus efficace d’informer son usager avec une iconographie explicite.
D’autres alertes sont prévues, notamment en cas de surchauffe du moteur.
En restant sur l’usage, deux aspects nous ont particulièrement impressionnés de manière positive. Le premier est lié au système d’éclairage rasant introduit déjà dans les aspirateurs sur batterie de précédente génération. Sa puissance a été doublée, indique Dyson. En pratique, ce système est associé à la brosse rotative pour sols durs (type carrelage) révèle de manière très explicite les détritus et poussières les plus infimes subsistants sur le sol. On n’hésite pas à le qualifier de redoutablement efficace et même d’être un tantinet fascinant. On irait presque jusqu’à dire que Dyson introduit une sorte de «gamification» de l’aspiration en transformant une tâche jusqu’ici rébarbative et quelque chose finalement d’assez ludique.
L’autre aspect qui nous a surpris est la capacité de l’aspirateur de se transformer d’un modèle classique, avec la brosse greffée à un long tuyau qui roule sur le sol, à un modèle «portable», utilisable à une main. On retire le tuyau central, ce qui laisse apparaître un petit conduit doté d’une petite brosse rétractable. C’est ingénieusement conçu.
Enfin, révélons un troisième aspect qui nous a particulièrement plu: le système d’ouverture du réservoir à poussières, un coup léger sur une sorte de gâchette suffit pour que le couvercle sur ressort se place à la perpendiculaire, laissant l’autre main opérer les quelques secousses qui vont bien pour que se déversent les saletés dans la poubelle. Simple, souple, facile.
Parmi les choses que nous n’avons pas pu complètement vérifier, Dyson attribue une autonomie de 70 minutes à ce dernier modèle. Nous n’avons pas encore testé cette limite, l’autonomie s’étant révélé largement suffisante pour nettoyer sans besoin de recharger tous les espaces à notre disposition. Gageons que le personnel de propriétaires de luxueux manoirs pourrait être confronté à un épuisement de batterie avant terme. Rien de rédhibitoire à notre échelle même si on sait que, par rapport à une alimentation électrique directe, une batterie à toujours une durée de vie limitée et doit être ponctuellement remplacée.
Autre chose encore, Dyson affirme que «la filtration HEPA du Gen5detect capture 99,99% des particules jusqu’à 0,1 micron, même les virus». Le filtre amovible (et nettoyable) se situe en effet au sommet de l’appareil. On laisse à Dyson la responsabilité de la pertinence de cette affirmation n’étant équipé d’aucun matériel nous permettant de distinguer la capture d’un virus à l’état sauvage.
Cela dit notre relation avec le Gen5detect s’est révélée très satisfaisante à plus d’un terme. Le poids, le maniement, la modularité et l’autonomie de l’appareil ont été des motifs de grandes satisfactions, et la découverte des brosses rotatives et du système d’éclairage rasant plus encore.
On est un peu moins convaincu par la manière dont les informations graphiques (sur l’écran) sont présentées sans pour autant nier leur intérêt. Mais on doute encore qu’un aspirateur puisse encore de nos jours affirmer avec pertinence qu’un espace est totalement nettoyé.
Précisons enfin que le Gen5detect étant le modèle le plus performant de la gamme Dyson rechargeable et revendique un match nul sur ce plan avec le modèle branché sur le courant, cela se reflète dans son prix de base: 999 francs pour l’appareil et ses principaux accessoires. D’autres accessoires, on pense en particulier au socle de rangement, sont susceptibles d’augmenter légèrement la note. Le modèle Gen5detect a été introduit dans l’assortiment Dyson en Suisse le 3 août 2023.