FranceEnlèvement d’Eya: la fillette retrouvée et son père arrêté au Danemark
Plus tôt ce vendredi, des mandats d’arrêt européens avaient été délivrés contre le père et son complice par la justice française suite au violent enlèvement de la fillette, jeudi en Isère.
La fillette de 10 ans enlevée jeudi dans l’Isère, Eya, a été retrouvée au Danemark, où son père et le complice de celui-ci ont été interpellés, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Grenoble et de source proche du dossier. Des mandats d’arrêt européens avaient été délivrés contre les deux hommes, les autorités étant convaincues qu’ils avaient réussi à gagner l’étranger avec l’enfant. Plus tôt dans la matinée, le parquet avait levé l’alerte enlèvement déclenchée jeudi soir.
«La maman d’Eya a pu joindre sa fille par téléphone via le consulat danois. La jeune fille va aussi bien que possible après de tels événements», a indiqué dans un communiqué vendredi soir le procureur de Grenoble Eric Vaillant. L’ambassade de France à Copenhague a, de son côté, déclaré être «en contact avec la police et les autorités danoises ainsi qu’avec la mère d’Eya pour procéder à son repatriement en France le plus rapidement possible».
Une information judiciaire avait été ouverte pour «violences aggravées sur la mère de l’enfant», «violences» sur mineure pour les deux mis en cause, «soustraction par ascendant» pour le père et «complicité de soustraction par ascendant» pour son complice, avait annoncé Éric Vaillant, précisant que les mandats délivrés pour les deux hommes ont été «diffusés dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen».
«Les éléments en notre possession laissent penser que le père, son complice et l’enfant sont maintenant à l’étranger», avait indiqué le procureur dans un communiqué en fin de matinée. «Les pays de destination possibles sont évidemment la Suède et la Tunisie», a-t-il ajouté, ces deux pays correspondant à la double nationalité du père, âgé de 53 ans.
La police judiciaire a reçu environ 70 messages dont certains sont encore en cours d’exploitation», a expliqué le procureur. «Les services de police européens et les magistrats de liaison français en poste dans les pays dans lesquels le père est susceptible de se rendre sont en alerte», a précisé le parquet.
Produit lacrymogène
La fillette de dix ans a été enlevée jeudi vers 8 h 15 pendant qu’elle marchait avec sa mère dans la rue pour se rendre à son école de Fontaine, en banlieue de Grenoble. Selon le parquet, le père «et un complice encagoulé» ont «gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille» avant de s’emparer d’Eya. La mère, 33 ans, a expliqué au «Dauphiné Libéré» jeudi qu’elles avaient été soudainement bloquées par un véhicule, à l’intérieur duquel elle dit avoir reconnu le père de l’enfant.
Pendant que le conducteur l’aspergeait de gaz lacrymogène, son «ex-mari a attrapé (l’enfant) par les cheveux et l’a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui», a-t-elle encore affirmé, disant craindre qu’il ne l’emmène à l’étranger.
L’enfant, née en Tunisie où la mère était partie faire ses études et s’est mariée en 2012, a la double nationalité franco-tunisienne. La mère est rentrée en France avec sa fille en 2017, selon la presse locale.
La maman d’Eya «passait ses journées littéralement dans sa voiture devant l’école, pour s’assurer qu’il ne viendrait pas récupérer sa fille», a aussi déclaré dans un témoignage à France Bleu Isère une de ses collègues.