Swiss IndoorsAndy Murray s’arrache, chambre Federer et adoube Granit Xhaka
Andy Murray a frôlé le précipice pour son grand retour à Bâle face au Russe Roman Safiullin (6-7, 6-3, 6-4). Il s’est montré beaucoup plus à l’aise au moment de lâcher quelques anecdotes.
- par
- Mathieu Aeschmann Bâle
Andy Murray court, défend, pousse la balle, peste, se retourne en hurlant vers son clan. Il va donc très bien. Pour son grand retour sur le central de la Halle Saint-Jacques, 17 ans après une «wild card» adolescente, «Sir Andy» a fait honneur à sa légende, mardi après-midi. Il a arraché au qualifié Roman Safiullin (ATP 93) un match mal engagé et devenu sublime à force d’être vilain (6-7, 6-3, 6-4).
«J’ai adoré l’ambiance, c’est beau de jouer dans un stade presque plein un mardi après-midi. Les gens devraient être au travail. Mais je suis très content qu’ils aient choisi de venir m’encourager.» Ainsi navigue Andy Murray, vieux loup de mer d’un circuit dont il absorbe les vagues avec son humour décalé. Le joueur est une énigme: comment fait-il pour accepter de tant subir alors que sa hanche en titane devrait l’inciter à prendre plus de risques? L’homme, lui, est une bénédiction.
Surtout lorsqu’il se met à raconter des histoires. Samedi lors du «media day», l’Écossais a ainsi exhumé un souvenir très intime lié à son baptême rhénan. «Je me rappelle très bien de ma première à Bâle parce que c’est durant cette semaine que Kim (son épouse) et moi sommes devenus officiellement un couple», a-t-il confié à «Tennis TV», la chaîne de l’ATP. Face à cette révélation, le journaliste s’imagina un dîner romantique dans la vieille ville bâloise. «Ah mais Kim n’était pas venue. On s’était rencontré durant l’US Open. Nous étions sortis ensemble quelques fois à l’automne puis c’est à Bâle que nous avions en quelque sorte officialisé notre statut par Messenger. Vous savez, ce moyen de communication qui était alors à la mode chez les adolescents.»
«Xhaka est en pleine forme»
Voilà pour la parenthèse intimiste et l’autodérision. Place au chambrage. Interrogé par nos confrères du «BZ» sur la Laver Cup et les adieux de Roger Federer, «Sir Andy» admettait avoir «vécu un moment inoubliable» et qu’il ne «voyait pas meilleur moyen de prendre congé du tennis». «J’ai d’ailleurs envoyé un SMS à Roger en arrivant à Bâle, ajoutait-il dans un sourire. Je lui ai écrit: «je viens d’atterrir dans la ville d’un des plus grands sportifs de tous les temps: Granit Xhaka».» Comme tous les fans d’Arsenal, Andy Murray adore l’automne en apesanteur du capitaine de l’équipe de Suisse. Il avait donc préparé son coup.