Liaisons TGV: L’espagnol Renfe va débarquer en France à la mi-juillet

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Liaisons TGVL’espagnol Renfe va débarquer en France à la mi-juillet

La compagnie ferroviaire espagnole Renfe va lancer ses trains à grande vitesse sur le marché français avec des liaisons Barcelone-Lyon, suivies de liaisons Madrid-Marseille.

Raul Blanco, président de la Renfe, lors de la présentation des nouvelles lignes de train à grande vitesse entre l'Espagne et la France, à Barcelone, le 19 juin 2023.

Raul Blanco, président de la Renfe, lors de la présentation des nouvelles lignes de train à grande vitesse entre l'Espagne et la France, à Barcelone, le 19 juin 2023.

AFP

Nouvelle étape dans la libéralisation du rail hexagonal: la compagnie espagnole Renfe va lancer ses trains à grande vitesse sur le marché français le 13 juillet, devenant le deuxième transporteur ferroviaire étranger à concurrencer la SNCF, après Trenitalia depuis 2021. Les trains AVE de la Renfe, équivalents espagnols des TGV, circuleront sur la ligne Barcelone-Lyon à partir de cette date, puis sur la ligne Madrid-Marseille à partir du 28 juillet, avec de nombreux arrêts intermédiaires tant en Espagne qu’en France, a annoncé lundi la compagnie.

En France, les AVE espagnols desserviront les gares de Valence, Aix-en-Provence, Avignon, Nîmes, Montpellier, Béziers, Narbonne et Perpignan, a précisé lors d’une conférence de presse le groupe ferroviaire, qui prévoit de mettre ses billets en vente le mercredi 21 juin.

Billets à partir de 9 euros

L’objectif est de devenir «un opérateur de référence sur l’ensemble du territoire français», a déclaré, en français, le président de la Renfe Raul Blanco, qualifiant cette arrivée sur le marché hexagonal de «jour historique» pour le groupe. Les billets les moins chers seront mis en vente à partir de 9 euros pour des liaisons entre des gares françaises. Pour un voyage entre l’Espagne et Marseille ou Lyon, le premier prix sera de 29 euros et pour un trajet entre l’Espagne et Narbonne ou Montpellier, de 19 euros.

Comme pour Trenitalia, SNCF Réseau devrait octroyer des réductions à Renfe sur les péages (sillons), afin de favoriser l’implantation de nouveaux acteurs sur le marché. Cet avantage temporaire – deux années plus une en option pour Trenitalia – permet de proposer les tarifs ultra attractifs, comme le fait la compagnie espagnole.

«Emmener les athlètes espagnols aux Jeux olympiques (de Paris) à bord d’un train Renfe serait un beau rêve»

Raul Blanco, directeur de la Renfe

A terme, «notre objectif est d’arriver à Paris», a précisé Raul Blanco, en disant viser une desserte de la capitale française «en 2024». La Renfe a aussi pour ambition de «fournir ses services en France en tant que prestataire de services publics» et envisage de lancer, ailleurs en Europe, «de nouvelles connexions internationales».

Freins et lenteurs

La Renfe avait annoncé mi-janvier, en réalisant son premier test sur la ligne Barcelone-Lyon, vouloir se lancer sur le marché français «avant l’été». Depuis lors, elle multipliait les voyages à vide afin de former ses conducteurs aux spécificités du réseau français. Depuis décembre, seule la SNCF opérait entre la France et l’Espagne: la compagnie française a en effet mis fin au partenariat qui la liait depuis 2013 à la Renfe pour exploiter seule les TGV Paris-Barcelone, en prévision du lancement du groupe espagnol dans l’Hexagone.

La Renfe, qui souhaitait initialement se lancer en France en 2020, a longtemps critiqué les freins imposés à son entrée sur ce marché, dénonçant un manque de réciprocité des autorités françaises, la SNCF ayant lancé ses TGV à bas coûts Ouigo en Espagne dès le printemps 2021. Ces critiques ont été rejetées par la France, qui a évoqué des problèmes d’homologation de matériel roulant et de signalisation non conformes pour justifier ces lenteurs.

L’arrivée de la Renfe ouvre un nouveau chapitre dans la libéralisation du rail français, souhaitée par Bruxelles afin d’accroître la concurrence entre opérateurs et faire baisser les prix des billets de TGV, souvent jugés très élevés par les usagers.

Pas d’aides publiques

Un quatrième opérateur est sur les rails pour opérer en France: l’exploitant de transport en commun Arriva, filiale de l’allemand Deutsche Bahn, qui souhaite assurer une liaison entre Paris et Groningue, dans le nord des Pays-Bas, en passant par Bruxelles et Amsterdam. Arriva souhaite ouvrir cette ligne à l’été 2026.

Ces compagnies opèrent sous le modèle de l’«open access», c’est-à-dire qu’elles ne bénéficient pas d’aides publiques. Cela exige d'être solide et expérimenté, les opérateurs devant fournir le matériel roulant, recruter les cheminots, mettre en place un système de vente et obtenir des créneaux de circulation pour faire circuler les trains.

(AFP)

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