En colèreLe père de Camille: «Je suis un violeur aux yeux de la justice»
La Cour d’appel d’Aix-en-Provence (F) a condamné ce mercredi la maman pour soustraction de mineur. En revanche, elle n’a pas retenu la calomnie en lien avec les allégations d’abus sexuels.
- par
- Evelyne Emeri
2 ans et 9 mois de prison ferme. C’est la peine que les juges d’appel d’Aix-en-Provence (F) ont prononcé ce mercredi après-midi à l’encontre de la mère de Camille pour soustraction de mineur. Pour onze ans de cavale depuis le département du Var, dont plusieurs années en toute clandestinité dans la région de Morges (VD). Le procureur avait, quant à lui, requis cinq ans, dont quatre ferme. Le Tribunal français a estimé qu’il n’y avait pas lieu de retenir les qualifications de non-représentation d'enfant, de dénonciation mensongère et de dénonciation calomnieuse. Ce qui fait bondir le papa de la jeune fille âgée de 17 ans. Alain Chauvet ne l’a jamais revue depuis Noël 2010. Elle avait 5 ans.
«Des mensonges perpétuels»
«Ce verdict est une catastrophe. Ce n’est pas beaucoup pour onze ans de privation de ma fille. Relaxer mon ex-femme de la dénonciation calomnieuse, cela revient à dire que j’ai violé ma fille, alors que tout est basé sur des mensonges perpétuels. C’est ainsi que je l’interprète. Cela veut dire qu’aux yeux de la justice, je suis un violeur. Une enfant ne peut pas inventer une chose comme ça.» Le père de Camille est hors de lui. La procédure sur les abus sexuels présumés sur sa fille a été classée. Il est incapable de «se réjouir» de la condamnation pour l’enlèvement parental. Certes, son ex-femme est une ravisseuse condamnée, mais clairement pas une menteuse.
Pour Alain Chauvet, cette sanction est un cadeau des juges de deuxième instance: «J’espère qu’ils l’ont emballé dans un beau ruban. Les souffrances que j’ai subies durant onze ans (ndlr. il touchera 30 000 euros au lieu des 125 000 souhaités à titre de tort moral), c’est une chose. Mais Camille, elle est foutue. Elle va le payer. On a une gamine qui a vécu dans le secret et les cachotteries. J’en suis attristé. C’est mon sang, c’est ma fille. J’ai servi de cobaye pour sa mère et la justice, et Camille m’a craché à la figure. Un jour, elle va morfler et subir des séquelles psychologiques énormes».
«Elle est téléguidée»
«Sa mère s’est servie d’elle, elle le découvrira, elle sera écœurée et, en plus, elle a été séparée d’un père dont elle a besoin. Au fond d’elle, elle le sait, poursuit l’homme révolté, Je regrette de ne pas avoir pu la revoir même une seule fois depuis qu’elles ont été retrouvées par hasard en février 2022 en Suisse. Je regrette qu’on lui ait menti. C’est une ado, elle est fragile. J’aurais aimé continuer à construire avec elle ce que j’ai commencé. J’ai toujours envie de la voir, mais elle est téléguidée. Elle ira voir sa mère en France (ndlr. la kidnappeuse a été condamnée à une interdiction de quitter la France durant 3 ans) depuis la Suisse.»
«Les accusations de viol, c’était pour justifier l’enlèvement. Camille a confirmé le viol, y compris sur cette vidéo qui tourne sur les réseaux sociaux, pour que sa mère soit libérée. Je vous le dis et le redis: je n’ai jamais violé qui que ce soit et encore moins ma fille. Je suis clean. Qu’on me place en garde à vue! Au tribunal, j’ai entendu que j’aurais violé mon bébé de 2 ans et demi, ma propre fille, des centaines de fois. Et pas un certificat médical ne l’atteste. Je n’ai commis aucun crime», conclut le père de la «petite Camille». Qui a récemment porté plainte contre lui pour violences psychologiques, physiques et sexuelles.