FootballSion veut refaire le(s) coup(s)
Invincible à Lausanne en Super League depuis près de huit ans, le club valaisan a démontré ces dernières semaines un caractère qu’on ne lui connaissait plus.
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Les Valaisans ont retrouvé le sourire.
freshfocusEt si le FC Sion était enfin redevenu «Valaisan»? En mai dernier, alors que les Valaisans étaient au bord du gouffre, Marco Walker avait choqué les puristes du jeu de ballon. «On pourrait bien sûr parler de technique ou de tactique. Mais dans notre situation, il y a des choses plus importantes», avait-il alors déclaré. Sur le moment, ce qu’on appellera les «tripes» - plutôt que quelque chose situé un poil plus bas - étaient alors le dernier recours contre la relégation. Et ça a marché.
Lors du début de l’exercice 2021-2022, le Soleurois de 51 ans ne semble pas avoir fait évoluer énormément la recette qui a sauvé in extremis la peau de l’institution du Vieux-Pays. Après un début de saison poussif, qui a pu faire croire à une énième révolution de palais sur le banc sédunois, le FC Sion a enchaîné trois résultats probants. Il a d’abord battu YB sur sa pelouse (1-0), avant de gagner trois points au bout de la nuit à St-Gall (1-1 de Hoarau à la 93e) et face à Lugano (3-2 de Berdayes à la 94e).
A Lausanne, où il n’a fait que gagner en Coupe de Suisse et en Super League depuis 2013 - huit victoires d’affilée en terres vaudoises - le club de Tourbillon aura l’occasion de montrer qu’il n’est pas qu’une équipe à réaction et pleine de «grinta». «Cette victoire avant la pause internationale a fait énormément de bien et nous a permis d’être calmes et sereins durant ces deux semaines, s’est félicité le coach, cité sur le site officiel du club. Nous avons également pu couper un week-end et c’est important pour les joueurs de se libérer l’esprit.»
«Le Lausanne-Sport est mal payé sur ce début de saison.»
Les Sédunois feront face à une formation qui leur réussit. Le LS leur ayant laissé 8 des 20 points marqués lors de la très compliquée saison dernière (0-1 et 1-3 à la Tuilière, 0-0 et 1-1 à Tourbillon). «Mais je dois dire que le Lausanne-Sport est mal payé sur ce début de saison, a encore affirmé Marco Walker. Ils ont fait de bons matches mais n’ont pas encore accroché une victoire. Ils vont très vite vers l’avant et sont à l’aise dans les transitions. Il ne faut absolument pas les sous-estimer.»
Les ultras valaisans en grève
Les Valaisans ne viendront donc pas la fleur au fusil défier le LS et ses quelque 12’000 supporters. Car Sion est aussi la deuxième plus mauvaise défense de la ligue (à égalité avec Lausanne, devant la lanterne rouge Lucerne/14), avec onze buts encaissés. En prime, les ultras valaisans sont toujours en grève et le secteur visiteur risque d’être rempli… de Vaudois, tellement les demandes de tickets venues de l’autre côté du tunnel de St-Maurice ont été rares.
Pour essayer d’équilibrer ses bases arrières, la formation chère à Christian Constantin a vu le Français Nathanaël Saintini revenir de prêt de l’Union Titus Pétange, où il a enfin pu accumuler du temps de jeu lors des six derniers mois passés au Luxembourg. «Ce prêt m’a fait énormément de bien car j’ai pu me recentrer sur le football et devenir une meilleure personne, a souri le défenseur français de 21 ans. Depuis que je suis revenu en Valais, je suis un homme nouveau. On peut dire que je suis enfin arrivé en Valais après mes débuts compliqués.»
Peut-être qu’en plus d’être devenu une meilleure personne, ça aidera aussi son équipe à avoir une meilleure défense. Car il en faut du caractère pour accepter de s’exiler seul dans le canton d’Esch-sur-Alzette à 21 ans… Vu que le FC Sion mise sur la détermination, le Saintini nouveau devrait s’y sentir comme un poisson dans le Rhône sur les rives du Léman.