Une masturbation envoie un Suisse aux soins intensifs

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MédecineUne masturbation envoie un Suisse aux soins intensifs

Un jeune homme en bonne santé a eu un problème pulmonaire rare alors qu’il se donnait du plaisir.

Renaud Michiels
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Renaud Michiels
Un Suisse de 20 ans s’était présenté aux urgences essoufflé et souffrant de douleurs thoraciques aiguës. (Image d’illustration)

Un Suisse de 20 ans s’était présenté aux urgences essoufflé et souffrant de douleurs thoraciques aiguës. (Image d’illustration)

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Un étonnant cas est détaillé dans une revue médicale. Il s’agit d’un jeune Suisse de 20 ans qui a été pris de violentes douleurs thoraciques tandis qu’il se masturbait. Il a filé aux urgences, a été admis aux soins intensifs et a dû rester hospitalisé quatre jours.

Ce cas est relaté par deux médecins des soins intensifs de l’Hôpital cantonal de Winterthour (KSW) dans la revue «Radiology Case Reports». Le jeune homme s’est présenté à l’hôpital et a expliqué avoir subi «une apparition soudaine de douleurs thoraciques aiguës suivies d’un essoufflement alors qu’il était allongé dans son lit en train de se masturber.» Il n’avait pas d’antécédents médicaux significatifs, sinon un léger asthme, et a affirmé n’avoir consommé ni tabac ni stupéfiants. Son visage était enflé.

L’auscultation pulmonaire n’a rien révélé d’anormal et il n’avait pas été infecté par le coronavirus. Grâce à des radios, les médecins ont pu poser le bon diagnostic: un pneumomédiastin spontané profond, aussi nommé emphysème médiastinal. Il s’agit d’un problème pulmonaire lié à une augmentation brutale de la pression intrathoracique. De l’air s’échappe et se répand dans le médiastin, la région de la cage thoracique située entre les deux poumons. Dans le cas du jeune homme, l’air piégé s’est même répandu jusqu’à la base de son crâne.

Un cas «inhabituel»

L’homme a été placé quelques heures sous assistance respiratoire, sa douleur a été prise en charge et des antibiotiques lui ont été administrés pour éviter toute infection. Il a passé une nuit aux soins intensifs puis encore trois jours à l’hôpital pour se remettre. Il en est sorti rétabli, sans séquelles.

Chez une personne en bonne santé, un pneumomédiastin spontané est rare. Il touche principalement les jeunes hommes qui ont des antécédents de tabagisme, d’asthme ou qui consomment de la cocaïne ou de l’héroïne. Il peut être déclenché par une toux violente ou un exercice physique particulièrement intense. Les spécialistes de Winterthur notent que quelques cas liés à un rapport sexuel ont été répertoriés dans le monde. Mais «aucun associé à l’auto-érotisme». Ils qualifient donc ce cas d’«inhabituel».

Un pneumomédiastin spontané est manifestement douloureux et angoissant. Il est cependant précisé qu’il s’agit d’un mal normalement bénin s’il est correctement diagnostiqué.

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