Royaume-Uni: Le retour de Truss et Johnson, nouvelle épine dans le pied de Sunak

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Royaume-UniLe retour de Truss et Johnson, nouvelle épine dans le pied de Sunak

Les prédécesseurs du Premier ministre britannique sont tous deux sortis de leur silence médiatique cette semaine, sur fond de grèves massives et d’hésitations occidentales en Ukraine. 

Le gouvernement de Rishi Sunak est confronté à des mouvements sociaux massifs.

Le gouvernement de Rishi Sunak est confronté à des mouvements sociaux massifs.

AFP

Evincés avec fracas du pouvoir, Boris Johnson et Liz Truss font un retour remarqué sur le devant de la scène politique britannique, accroissant la pression sur l’actuel Premier ministre Rishi Sunak, déjà fragilisé par des affaires dans son gouvernement et une crise sociale qui dure.

Truss sort de son silence 

Contraints de quitter Downing Street – le premier chassé après des mois de scandales, et la seconde après seulement 49 jours et une politique qui a déclenché une panique sur les marchés financiers – ils sont tous deux sortis de leur silence médiatique cette semaine. Si Boris Johnson n’avait pas totalement disparu du paysage, affichant épisodiquement son soutien à l’Ukraine et au Brexit, Liz Truss avait fait jusqu’ici profil bas.

Dimanche, l’ancienne Première ministre a fait sa première expression publique depuis son départ en octobre, sous la forme d’une longue tribune dans le journal conservateur «Sunday Telegraph» dans laquelle elle persiste et signe sur son programme et critique la politique fiscale de Rishi Sunak. Elle y accuse «l’écosystème économique orthodoxe» et «un manque de soutien politique» d’avoir causé sa chute et presse le parti conservateur de revenir à ses racines en baissant les impôts.

Le Premier ministre et son ministre des Finances Jeremy Hunt ont pour l’instant écarté cette option en raison de l’état des finances publiques. Après sa tribune, Liz Truss, qui avait battu Rishi Sunak l’été dernier dans la course à Downing Street, donnera une interview télévisée lundi.

Liz Truss.

Liz Truss.

AFP

Politique «désastreuse» 

Les éditorialistes politiques britanniques voient dans ce retour la volonté de peser dans le débat au sein des conservateurs, à quelques semaines d’un nouveau budget et au moment où Rishi Sunak est en berne dans les sondages après 100 jours au pouvoir. Même si elle ne le critique pas nommément, «il est évident qu’elle pense que sa politique est désastreuse», écrit le «Sunday Telegraph» dans son éditorial.

Le gouvernement est confronté à des mouvements sociaux massifs, avec des grèves à répétition dans la santé, les transports ou les services publics, pour réclamer de meilleurs salaires alors que l’inflation dépasse encore les 10%. Rishi Sunak est aussi attaqué par l’opposition, mais également dans les rangs conservateurs parmi des proches de Johnson et Truss, après avoir dû limoger le président du parti conservateur Nadhim Zahawi pour des démêlés fiscaux et parce qu’il maintient sa confiance au ministre de la Justice Dominic Raab, accusé de harcèlement de son personnel.

Johnson fait pression 

C’est aussi ce moment qu’a choisi Boris Johnson pour accroître son activisme en faveur de l’Ukraine, réclamant que le Royaume-Uni livre davantage d’armes, notamment des avions de combat. A Davos début janvier, à Kiev il y a deux semaines s’affichant avec le président Volodymyr Zelensky, Johnson reste un des plus farouches soutiens de l’Ukraine dans sa guerre contre Moscou. En visite à Washington cette semaine où il a rencontré des responsables républicains, il a exhorté le gouvernement britannique sur Fox News à «donner aux Ukrainiens ce dont ils ont besoin aussi vite que possible». Downing Street a été contraint de rappeler que Boris Johnson «n’agissait pas au nom du gouvernement britannique», rappelant les difficultés pratiques de la livraison d’avions de combat.

Boris Johnson.

Boris Johnson.

Getty Images via AFP

Truss comme Johnson bénéficient encore de nombreux soutiens parmi les conservateurs. Pour le quotidien «The Times», à moins de deux ans des prochaines élections générales, les «deux prédécesseurs quelque peu blessés (de Sunak) attendent dans les coulisses».

(AFP)

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