FranceMétro en grève à Paris, bouchons importants, mais paralysie évitée
La capitale française fait face, vendredi, aux revendications des employés des transports publics et des syndicats à l’encontre de la direction de la RATP.
Les habitants de la région parisienne sont confrontés, vendredi, à une grève des transports publics, pour des revendications salariales, la première massive depuis le début de la pandémie, mais qui n’a pas provoqué de paralysie redoutée notamment grâce au télétravail.
Six lignes fermées
Beaucoup d’usagers se sont visiblement aussi rabattus sur leur voiture. Sur les routes de la région parisienne, la direction des routes annonce jusqu’à 270 kilomètres de bouchons un peu avant 8h puis avant 9h, soit un cumul «exceptionnel pour cette heure».
Six lignes de métro sur quatorze sont complètement fermées, deux qui devaient l’être sont finalement partiellement ouvertes, le trafic assuré seulement aux heures de pointe sur quatre autres, et réduit dans Paris sur le réseau RER A et B.
Les trams et bus sont eux aussi perturbés.
La direction de la RATP, la régie des transports parisiens, a compté vendredi matin, «moins d’un quart de grévistes (...) très concentrés sur les métiers de la conduite».
Avec le ministère des Transports, elle a appelé les habitants de la région à limiter leurs déplacements et à favoriser le télétravail, une consigne visiblement suivie.
Marche, changement de mode de transport (vélo, trottinette...), ou d’itinéraires: concrètement, à la veille des vacances scolaires, les usagers franciliens ont dû s’adapter, mais ont paru en mesure d’éviter les galères, à l’image de Pierre-Yves Humbert, 33 ans, qui habite Vincennes et se rend en plein centre de la capitale.
«Jusque là, ça va»
«C’est un peu long et on est un peu désorienté. (...) Normalement, ça devrait le faire», a-t-il commenté. «Le télétravail? D’un point de vue technique, je devrais pouvoir le faire. Mais mes patrons ne sont pas trop chauds», a-t-il ajouté.
«Jusque là, ça va», dit Belen Martin, chargée de clientèle de 36 ans dans l’impossibilité de télétravailler, et qui est partie très en avance pour traverser Paris.
La situation gardait un arrière-goût de la dernière grande grève d’ampleur contre la réforme des retraites, fin 2019, juste avant la pandémie et l’entrée massive du télétravail dans la vie des salariés.
«Aujourd’hui, c’est plus de 5 millions de voyageurs qui sont pris en otage, des commerces et des services désertés. Attention à ce que la capitale ne finisse pas par être perçue comme une ville où il est de plus en plus difficile de vivre, de travailler et de se déplacer en toute liberté», s’est plaint Bernard Cohen-Hadad, président de l’antenne parisienne de la CPME, une organisation patronale qui représente les petites et moyennes entreprises.
Sur fond d’inquiétude provoquée par l’ouverture à la concurrence, les syndicats réclament au moins 3% d’augmentation des salaires, quand la direction leur propose 2,7% en moyenne, dont seulement 0,4% pour tout le monde, le reste étant individualisé.