«Lex Booking»Les hôtels pourront fixer librement leurs tarifs
Comme le National, le Conseil des États a accepté un projet qui doit permettre aux établissements de mieux résister aux plateformes de réservation de type Booking. Celle-ci se dit déçue.
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Depuis 2015, les hôtels n’ont pas le droit de proposer des tarifs plus avantageux en ligne que sur les plateformes comme Booking.com.
Adrian Moser/TamediaBonne nouvelle pour les hôteliers. Après le National, le Conseil des États a accepté mercredi, par 38 voix contre 7, un projet du Conseil fédéral qui vise à interdire les clauses limitant la liberté tarifaire dans les contrats entre les plateformes de réservation en ligne et les hôtels. En clair: il veut que les établissements puissent offrir des tarifs plus avantageux sur leur propre site que sur Booking.com ou Expedia, ce qui n’est pas possible aujourd’hui. «Le but est de promouvoir la vente directe des hôtels et de renforcer leur compétitivité», a expliqué le ministre de l’Économie, Guy Parmelin.
«Des conditions qui réduisent la marge de manœuvre»
«Aujourd’hui, les hôtels sont obligés de passer par ces plateformes de diffusion pour atteindre la clientèle en Suisse ou dans le monde», a relevé Carlo Sommaruga (PS/GE), au nom de la commission. «Cette situation les pousse à accepter des conditions générales qui réduisent leur marge de manœuvre commerciale.»
«Ce projet de loi est très mince, mais il constitue un pas extrêmement important pour renforcer les PME», a expliqué Beat Rieder (C/VS), président de la Chambre valaisanne du tourisme. «Sur le marché de l’hôtellerie, il y a toujours un gagnant, et c’est Booking.com ou l’une des autres plateformes», a-t-il critiqué.
«Il y a une certaine urgence»
Ce printemps, le National avait ajouté l’interdiction de toutes les clauses de parité. Les hôtels pourront donc fixer aussi leurs propres conditions d’annulation ou de prépaiement. Les sénateurs ont décidé de suivre.
Pour Carlo Sommaruga, «il y a une certaine urgence à agir». Il a relevé que tous les pays limitrophes mais aussi des pays touristiques comme le Portugal ont interdit ces clauses de parité. «Ne pas les interdire rapidement reviendrait à désavantager les établissements suisses.»
Le Conseil fédéral était opposé à l’interdiction globale. «C’est disproportionné, a estimé Guy Parmelin. Les États voisins n’ont pas interdit toutes ces clauses. En tenant compte de ce qu’ils ont fait, une réglementation qui va plus loin que celle proposée par le Conseil fédéral ne s’impose pas», a-t-il argumenté, en vain.