FootballKoeman est toujours le coach du Barça. Mais jusqu’à quand?
Jamais Ronald Koeman n’a été aussi proche d’être éjecté du banc du FC Barcelone. Son éviction, à deux jours du choc contre l’Atlético, coûterait très cher (14 millions) au club.
Barcelone, bateau ivre: à nouveau humilié mercredi en Ligue des champions par Benfica (3-0), lourdement endetté et désormais orphelin de Lionel Messi, le Barça s’enfonce dans une interminable crise qui pourrait être fatale à Ronald Koeman, proche de l’éviction un an après son arrivée.
C’est un faux départ historique pour le FC Barcelone, giflé 3-0 par le Bayern Munich au Camp Nou puis sur le même score à Lisbonne mercredi. Le club catalan n’avait plus perdu deux matches de rang en phase de groupes de Ligue des champions depuis septembre 2000… alors que le tout jeune Messi, alors adolescent, venait d’atterrir en Catalogne.
Sur les deux premières journées de C1, le Barça n’a toujours pas cadré un seul tir, a marqué 0 but et en a encaissé 6, et a surtout essuyé deux claques monumentales.
«Sinistre total», «Dans les cordes», «Dévastés», «Ceci est un cauchemar»… Les unes de la presse madrilène et barcelonaise étaient très critiques jeudi matin envers la formation catalane et son entraîneur néerlandais, au point que plusieurs noms, dont celui de l’ancien capitaine blaugrana Xavi, sont déjà avancés pour lui succéder.
«Le résultat est dur à accepter. Il ne traduit pas ce qu’on a vu sur le terrain», s’est défendu Koeman (58 ans). «Je ne vais pas discuter du niveau de cette équipe. Tout le monde sait quel est le problème du Barça aujourd’hui. On ne peut pas juger une équipe qui n’est plus celle d’il y a quelques années en arrière.»
Choix incompris
Le technicien, engagé à l’été 2020 à la place de Quique Setien pour redresser un Barça qui prenait déjà l’eau, affronte une tempête d’une ampleur inédite pour lui.
Selon le journal catalan Sport, le président Joan Laporta et ses proches conseillers se sont réunis dans les bureaux du club jusqu’à 4 heures du matin, après être rentrés de Lisbonne dans la nuit, pour décider de l’avenir de l’ex-sélectionneur «Oranje»…
Mais d’après Mundo Deportivo, aucune décision ne devrait être prise à chaud, surtout vu la proximité de l’affiche de Liga samedi (21h) face au champion d’Espagne en titre, l’Atlético Madrid d’Antoine Griezmann, qui a battu l’AC Milan sur le fil mercredi (2-1) en C1.
Mais de quel crédit dispose désormais Koeman? Les choix du technicien néerlandais mercredi pour tenter de redresser un Barça mené 1-0 après trois minutes de jeu ont été très mal accueillis en Catalogne.
Koeman a sorti son pilier défensif Gerard Piqué dès la demi-heure de jeu, par peur qu’il soit sanctionné d’un carton rouge. Il a fait descendre Frenkie de Jong en défense centrale, alors que son compatriote était le seul à porter le danger devant les cages lisboètes.
Et Koeman a oublié son jeune prodige Ansu Fati sur le banc, lui qui venait de marquer pour son grand retour de blessure, le week-end dernier contre Levante.
Déjà sonné après le 4-1 encaissé face au Paris Saint-Germain en février, le Barça devra toutefois y songer à deux fois avant de remercier son entraîneur: le limogeage de Koeman coûterait quatorze millions d’euros en frais de licenciement au club blaugrana, qui doit déjà éponger une énorme dette estimée à 1,35 milliard d’euros à long terme.
«Je me sens soutenu par mes joueurs et leur attitude. Le reste, je ne sais pas. Par le club, je ne sais pas», a lancé Koeman, sous contrat jusqu’à l’été 2022 mais presque résigné mercredi soir.
Ses joueurs l’ont effectivement épaulé au coup de sifflet final. «On est dans une situation critique, vraiment. Ce serait très facile de virer Koeman, mais on a tous des responsabilités», a réagi le capitaine Sergio Busquets. «Je ne crois pas que changer d’entraîneur pourrait résoudre quelque chose», a soutenu Frenkie de Jong.
Pourtant, la presse catalane a déjà avancé les noms des potentiels successeurs du technicien néerlandais: légende du Camp Nou, Xavi, actuel entraîneur d’Al-Sadd au Qatar, semble tenir la corde, mais l’Italien Andrea Pirlo, libre depuis son éviction de la Juventus Turin fin mai, et Roberto Martinez, le sélectionneur espagnol de la Belgique, sont aussi cités.