Un beau volDernier baroud pour le 747, il aura marqué la pop culture
Le Jumbo Jet tire sa révérence avec la livraison de son ultime exemplaire, mardi 31 janvier. Un mythe présent dans de nombreux films, dans la musique ou les jeux vidéo.
Boeing livre ce mardi 31 janvier l’ultime exemplaire de son 747. Plus de cinquante ans après son premier vol, la compagnie américaine cesse en effet de produire l’avion de ligne surnommé «Jumbo Jet», le premier avec deux couloirs, celui qui a démocratisé le transport aérien. Le 747 s’inscrit rapidement dans la culture populaire et restera mythique.
Les films catastrophe
Dans les années 70, grande décennie des films catastrophe, le nouvel avion de ligne est le lieu de l’action de «747 en péril» («Airport 1975») de l’Américain Jack Smight. Jouant le passager d’un Boeing 747 en perdition, Charlton Heston tente de faire atterrir le Jumbo Jet, dans lequel – pour ne rien arranger – une jeune fille malade attend une greffe de rein.
Deux ans plus tard, on rembarque à bord de la reine des cieux pour «Les naufragés du 747» («Airport ‘77») de Jerry Jameson. Cette fois, le 747 privé d’un collectionneur d’art est détourné avant que le brouillard ne le fasse heurter un derrick et tomber à la mer.
«58 minutes pour vivre»
Un 747 est également dans «58 minutes pour vivre» («Die Hard 2») de Renny Harlin, au cinéma en 1990. À bord, Holly, la femme de John McClane. Son avion se crashera si la tour de contrôle n’obéit pas à un groupe de mercenaires, dirigé par le colonel William Stuart. Cocasse: dans le même appareil que Holly est assis Richard Thumberg, le journaliste qu’elle avait frappé l’année précédente, et qui a depuis reçu l’ordre de s’en éloigner. Mais John veille. «Yippee Ki Yay!»
«Air Force One»
Le 747 est aussi l’avion du président des États-Unis. En 1990, deux 747-200B sont modifiés en Air Force One, en remplacement des Boeing 707. Cela donne une idée à Wolfgang Petersen, qui réalise «Air Force One» avec Harrison Ford en 1997. Le pitch est simple: alors que le président américain John Marshall (Harrison Ford) rentre à Washington à bord de l’Air Force One en compagnie de sa femme, de sa fille et de son cabinet, des terroristes investissent l’appareil et séquestrent les passagers. À noter que pour les besoins du film, la production a loué un modèle standard 747 d’American International Airways, un transporteur de fret. Le mettre aux couleurs d’Air Force One a coûté 300’000 dollars. Le résultat était si réaliste que, sur le tarmac de l’aéroport de Los Angeles, beaucoup de gens ont cru que le président était en ville.
«Des serpents dans l’avion»
Pour une fois, pas de terroristes à bord de ce 747 mais des serpents. La bande-annonce avait d’ailleurs fait rire beaucoup de gens à l’époque avec cette introduction: «Ce sont les créatures les plus dangereuses sur terre. Elles attaquent sans prévenir et elles viennent d’être lâchées… en plein ciel.» «Des serpents dans l’avion» avec Samuel L. Jackson est sorti en 2006. Il en reste aujourd’hui un titre ringard et une réplique culte: «J’en ai assez de ces putains de serpents dans ce putain d’avion!»
Pas de 747 dans les séries TV?
On a pensé à «Lost», avec le crash du Boeing qui ouvre la série. Mais le vol Oceanic 815 est censé être un 777. Les passagers de «Manifest» ont volé à bord d’un 737. Pas de trace du modèle de l’avion dans les récentes «The Flight Attendant» ou «Yellow Jackets».
Le 747 dans les jeux vidéo
Évidemment le fameux «Flight Simulator» dispose de 747 que le joueur peut piloter, comme bien d’autres avions, mais «Jumbo Jet Pilot» fait mieux. Sorti en 1982, le jeu pour Atari est un simulateur exclusivement de Boeing 747-200B. Il comporte cinq niveaux de difficulté et permet de voler de jour et de nuit. Apparemment, l’avion était impossible à faire atterrir. Appréciez le graphisme.
Les amateurs de «Grand Theft Auto V» sur PS3 (2013) se souviennent sans doute qu’on peut piloter des Boeing 747.
Le 747 dans la musique
Quelques morceaux de musique font référence au Jumbo Jet, dont un tube, «Let’s Groove», d’Earth, Wind and Fire (1981). Il y a cette strophe: «Move Yourself and Glide Like A 747 / Loose Yourself in the Sky Among the Clouds in the Heavens.»
Motörhead mentionne aussi le 747 dans «Going to Brazil» (1991): «Here We Go Again on a 747, Looking at the Clouds, On the Other Side of Heaven».
Le groupe Saxon – encore des Britanniques – a sorti «747 (Strangers in the Night)» en 1980 sur l’album «Wheels of Steel». Le titre parle d’une coupure de courant qui a obligé les avions à rester en ascension sur New York en 1965.
Petit plaisir personnel: la chanson «747» du groupe alternatif suédois Kent, sortie en 1988. Dernier morceau de l’album «Isola», il dure exactement 7 minutes et 47 secondes. Les paroles, par contre, n’ont rien à voir avec l’aviation.
Enfin, il y a le fameux Ed Force One d’Iron Maiden, l’avion avec lequel le groupe se déplace en tournée. À partir de 2016, il a eu un 747-400 qui avait commencé à voler pour Air France en 2003. Ed Force One est nommé ainsi en rapport avec la fameuse mascotte des Britanniques, Eddie. Bruce Dickinson, le leader du groupe, a sa licence de pilote de 747. Interrogé par Reuters sur les adieux du 747, il a déclaré: «Sur le terrain, c’est majestueux, c’est imposant. Et dans les airs, il est étonnamment agile.»