Voile: Le Vendée Globe critique une «décision précipitée» après l’éviction de Clarisse Crémer

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VoileLe Vendée Globe critique une «décision précipitée» après l’éviction de Clarisse Crémer

Le président de l’épreuve, Alain Leboeuf, a critiqué le Team Banque Populaire, qualifiant de «précipitée» la décision du groupe de se séparer de sa navigatrice après sa maternité.

La navigatrice/maman.

La navigatrice/maman.

AFP

«Banque Populaire voudrait être sélectionnée avant tout le monde. Ce n’est pas possible. On ne peut pas faire le tour du monde en solitaire sur les océans sans qu’il n’y ait d’étapes intermédiaires», a déclaré M. Leboeuf dans une interview à l’AFP. «Je ne comprends pas comment on a pu prendre une décision comme ça (...) Il reste beaucoup de courses et Clarisse pourra très bien faire le nécessaire pour être sur la ligne départ en 2024, je le souhaite vraiment», a-t-il assuré.

Mercredi, Banque Populaire a annoncé se séparer de la navigatrice de 33 ans Clarisse Crémer, estimant qu’elle n’était pas en mesure de se qualifier pour le Vendée Globe en raison des règles de sélection implémentées pour la prochaine édition. Concrètement, les skippers qui n’ont pas de bateau neuf ont obligation de participer à un certain nombre de courses qualificatives jusqu’au départ et d’y accumuler les milles pour se départager, si le nombre de candidats dépasse quarante.

Crémer, 12e du dernier Vendée Globe et devenue maman en novembre 2022, n’a pu participer à aucune course qualificative à ce stade et accuse désormais un retard qui n’est pas rattrapable, selon Banque Populaire. «On est à 0 mille et ceux devant nous sont à 1600. Ces gens-là feront les mêmes courses que nous donc on ne les rattrapera jamais... Et ce sont 42, 43 personnes qui sont devant», a expliqué jeudi en conférence de presse Ronan Lucas, directeur du Team Banque Populaire.

L’équipe a assuré avoir fait «tout son possible» auprès des organisateurs pour faire évoluer le règlement ou «obtenir la garantie d’une wildcard», sans succès, et a décidé de se séparer de Crémer, «au regard des investissements humains et financiers» d’un projet Vendée Globe. «Ce règlement a été voté en 2020, tout le monde le connaissait. On ne peut pas changer la règle du jeu en cour de partie», a dit Alain Leboeuf, estimant que la wildcard n’avait pas vocation à être utilisée avant «la fin du processus de sélection» en juin 2024.

Dans un message diffusé jeudi, Clarisse Crémer avait déploré être «laissée à quai» par son sponsor et regretter que «les règles choisies par le Vendée Globe interdisent à une femme d’avoir un enfant». Sur les réseaux sociaux, de nombreuses sportives ont apporté vendredi leur soutien à Clarisse Crémer, comme la judoka Clarisse Agbegnenou, la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon ou la navigatrice Camille Lecointre.

La dixième édition du Vendée Globe s’élancera des Sables d’Olonne le 10 novembre 2024. Lors de l’édition 2020/2021, sur les 33 concurrents au départ, six étaient des femmes.

(AFP rca)

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