Un à un, les cinq membres de la famille ont sauté dans le vide

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Montreux (VD)Un à un, les cinq membres de la famille auraient sauté dans le vide

Cinq jours après la mort de quatre des cinq membres d’une famille ayant chuté de son balcon à Montreux, la police cantonale et le procureur se concentrent sur la thèse du suicide collectif et la sphère complotiste.

Une famille baignant dans les théories complotistes et survivalistes, vivant en quasi-autarcie: les explications données par la police cantonale vaudoise, cinq jours après la découverte des cinq membres de cette famille sur le bitume vingt mètres sous leur balcon, confirment les thèses présentées par les médias, ces derniers jours. «Elle avait constitué un stock impressionnant de vivres en tout genre, très bien organisé, occupant la majeure partie des différentes pièces de l’appartement, devant lui permettre de faire face à une crise majeure», précise le communiqué.

Ni la mère, ni la fillette de 8 ans, toutes deux décédées, n’étaient par ailleurs inscrites au contrôle des habitants; elles avaient été annoncées en partance pour le Maroc en 2016. Le fils aîné de la famille, âgé de 15 ans, est le seul survivant de cette chute collective. C’est sa scolarisation à domicile qui a déclenché la procédure préfectorale dans le cadre de laquelle des agents se sont présentés au domicile de la famille jeudi dernier. Le garçon, toujours hospitalisé, se trouve actuellement dans le coma, dans un état stable.

Ils ont sauté l’un après l’autre

«L’ensemble de ces éléments suggère, chez les membres de cette famille, la crainte d’une immixtion de l’autorité dans leur vie», avance le communiqué rédigé par la police cantonale et le procureur de service. Les investigations permettent d’exclure l’intervention d’un tiers, et mentionnent la découverte d’un escabeau sur le balcon. Les victimes seraient tombées l’une après l’autre, dans un intervalle de cinq minutes. Aucun témoin n’a entendu le moindre cri ou bruit en provenance de l’appartement, ajoutent les enquêteurs.

Selon les enquêteurs, aucun signe avant-coureur n’est apparu pour prévenir un tel passage à l’acte. Du côté des deux gendarmes intervenus ce matin-là au domicile de la famille, le communiqué explique qu’ils ont sonné à la porte, équipés d’un mandat d’amener en lien avec la scolarisation du fils. «Faute de pouvoir entrer, ils ont attendu quelques minutes et sont repartis.

Contrôles manqués, la faute au Covid

«Ils ont coupé les ponts il y a quinze ans»

Toutes les victimes ont été formellement identifiées comme étant les membres d’une même famille de ressortissants français : le père de 40 ans, son épouse de 41 ans, la sœur jumelle de celle-ci et la fille du couple, âgée de 8 ans, toutes ces quatre personnes étant décédées; ainsi que le fils de 15 ans, aujourd’hui dans le coma.

L’hebdomadaire français Le Journal du dimanche explique que cette famille se composait d’un père informaticien, ayant fait de bonnes études et occupé des postes auprès de plusieurs ministères français, et une mère issue tout comme sa sœur jumelle d’une célèbre famille kabyle d’Algérie. Fait piquant: leur grand-père, écrivain, y avait été assassiné en 1962 par l’Organisation de l’armée secrète, une milice française proche de l’extrême-droite.

La mère de famille, dentiste, s’est vue retirer son autorisation d’exercer pour «raisons administratives», tandis que sa sœur travaillait comme ophtalmologue dans une clinique à Sion. Cette dernière était séparée depuis sept ans, d’un Français installé à Lausanne, qui témoignait dimanche dans l’hebdomadaire: «Je suis abasourdi. Voilà quinze ans que nous n’avions plus aucune nouvelle de cette famille. Six mois après leur mariage, ce couple a brutalement coupé les ponts, sans aucune explication. »

Pensées suicidaires? Faites-vous aider.

(rmf)

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