CYCLISMEQuand Alexandre Balmer fait son numéro dans le Mur de Huy
Le Neuchâtelois de 21 ans a bouclé sa première Flèche Wallonne mercredi. Pour fêter ça, il s’est permis une petite gâterie sur l’une des pentes les plus célèbres du cyclisme.
- par
- Simon Meier
Alexandre Balmer découvre le monde du World Tour. Le Neuchâtelois prend du plaisir tout en mesurant le chemin à parcourir.
freshfocusD’un coup, on a vu sa silhouette émerger du cœur de la mêlée. Dylan Teuns venait de remporter la Flèche Wallonne au sommet du Mur de Huy et Alexandre Balmer, arrivé 11 minutes après le vainqueur belge, semblait un peu perdu dans la foule. Mais le jeune Neuchâtelois avait encore tous ses esprits pour raconter la suite de son apprentissage.
«C’était une belle journée, une belle expérience, sourit le Chaux-de-Fonnier, qui a terminé au 120e rang. Je ne suis pas là pour faire des résultats. Sur ces courses, je prends avant tout le départ pour passer du temps avec l’équipe et emmagasiner des kilomètres – je n’ai repris que depuis deux mois, après quatre mois d’arrêt sur blessure. On va dire que ce sont de bons entraînements pour retrouver les automatismes dans le peloton, reprendre de la caisse et comprendre le fonctionnement de l’équipe.»
Alexandre Balmer, après une année dans la structure U23 de la Groupama-FDJ, s’est engagé cette saison - et jusqu’en 2024 - avec la formation australienne BikeExchange. Mais une tendinite tenace au genou gauche l’a empêché de mouliner, de s’intégrer. Alors au-delà des résultats, ce printemps ressemble à une renaissance pour celui qui fêtera ses 22 ans le 4 mai.
Dimanche passé, il a souffert pour boucler son premier Paris-Roubaix dans les délais, à la 102e place, et par la même occasion sa première course sur le World Tour - il avait dû abandonner lors de l’Amstel Gold Race et le Grand Prix de l’Escaut. Mercredi, il a remis ça à l’occasion de la Flèche. Dans la troisième et dernière ascension du légendaire Mur de Huy, devant une foule endiablée, il s’est même permis un petit extra.
«Il y avait tellement de monde dans cette dernière montée que j’ai voulu faire un peu plaisir aux gens»
«Il y avait tellement de monde dans cette dernière montée vers l’arrivée, comme depuis deux semaines dès qu’on sort du bus, que j’ai voulu faire un peu plaisir aux gens, sourit l’ex-champion d’Europe U17 de VTT. Alors je me suis amusé à faire quelques wheelings vers la fin, pour rigoler.»
Alexandre Balmer sur sa roue arrière dans l’un des virages les plus prestigieux de l’histoire du vélo, à quelque 20% de pente et en pleine course, c’est fait! La suite reste à écrire, avec Liège-Bastogne-Liège ce dimanche, puis le Tour de Hongrie au mois de mai. Pour rattraper le temps perdu et préparer l’avenir.
«Physiquement, ça répond vite et bien, j’avais de bonnes jambes aujourd’hui (ndlr: mercredi), même trois jours après Paris-Roubaix, apprécie le Neuchâtelois. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réservera, mais j’emmagasine de l’expérience sur ces parcours, je prends les choses au jour le jour, je suis le processus, je m’améliore et on verra.» Et pour le wheeling, dimanche dans la côte de la Redoute, ça n’est pas sûr du tout: elle est trop loin de l’arrivée.