Formule 1: Chez Red Bull, c’était la fête… quand même!

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Formule 1Chez Red Bull, c’était la fête… quand même!

Max Verstappen a décroché son troisième titre samedi à l’issue de la course sprint. Mais l’écurie n’a pas pu célébrer en aspergeant ses membres de la boisson qui lui a donné son nom… de peur de modifier l’adhérence de son stand!

Luc Domenjoz Losail (Qatar)
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Luc Domenjoz Losail (Qatar)

Drôle de fête

On en était au 11e tour de la course sprint, samedi. Max Verstappen est devenu champion du monde au moment précis où Sergio Perez est sorti de piste, poussé dehors par l’Alpine d’Esteban Ocon. Pour garder une infime chance d’être titré cette année, le Mexicain devait marquer trois points de plus que son équipier néerlandais. En sortant de piste, il n’allait plus pouvoir le faire et il offrait ainsi le championnat à Verstappen.

Normalement, les écuries célèbrent les succès le soir même, en regroupant leurs membres pour une photo, puis en s’arrosant mutuellement et copieusement de champagne. Ou, dans le cas de Red Bull, de la boisson du même nom.

Mais comme ce titre a été décroché samedi, et qu’un Grand Prix doit encore avoir lieu le dimanche, l’écurie a jugé qu’il y avait un risque à fêter devant son stand, comme d’habitude. Si la boisson se déposait sur la piste, et y restait collée, l’écurie risquait de violer l’article 34.10 du règlement sportif qui dit que les concurrents «n’ont pas le droit d’essayer d’améliorer l’adhérence de la surface de leurs stands autrement qu’en la nettoyant, l’asséchant ou en y déposant de la gomme».

Red Bull a considéré le risque de violer cet article 34.10 comme suffisamment sérieux pour déplacer sa petite fête de quelques centaines de mètres, plus loin dans le paddock, devant un bâtiment anonyme.

La fête s’est ensuite poursuivie en ville de Doha: «Remporter un championnat, c’est une sensation magique, on se doit de faire la fiesta», admettait Christian Horner, le patron de l’écurie. «Ce soir, on va boire. Boire du Red Bull ainsi que d’autres boissons sans alcool, bien sûr.» On est à Doha, pays musulman qui applique la charia, bien sûr.

Pirelli pourrait forcer trois arrêts aux stands

Vendredi soir, lors de ses contrôles de routine, Pirelli s’est aperçu que les flancs de certains pneus souffraient de fentes, et que la gomme de la surface de roulement tendait à se détacher. Si de tels pneus continuaient d’être utilisés, la crevaison était possible, voir probable.

Pirelli a conclu que le problème venait des vibreurs du circuit de Losail, qui mesurent 50 millimètres de haut et sont particulièrement agressifs sur les pneus. Ce problème était d’ailleurs déjà survenu sur ce même circuit il y a deux ans. Mais depuis, les vibreurs ont été changés, et les pneus eux-mêmes sont passés des jantes de 13 pouces aux jantes de 18 pouces.

Mais en réalité, les nouveaux vibreurs sont pires que les précédents, et les pneus de 18 pouces peuvent moins absorber de chocs latéraux, puisque leurs flancs sont, par définition, plus petits que les flancs des 13 pouces.

Pirelli a découvert que le problème ne se produisait qu’après une vingtaine de tours d’utilisation des pneus. Samedi, on a donc modifié la trajectoire du circuit en catastrophe pour éviter que les pilotes ne passent sur les vibreurs des virages 12 et 13, les plus meurtriers pour les pneus.

Pirelli a beau s’afficher en grand sur le circuit qatarien, ses pneus ne font pas l’unanimité.

Pirelli a beau s’afficher en grand sur le circuit qatarien, ses pneus ne font pas l’unanimité.

IMAGO/Motorsport Images

Le manufacturier italien devait alors mener de nouvelles investigations après la course sprint de samedi, mais celle-ci ayant été neutralisées trois fois derrière la voiture de sécurité, les pneus ont été exposés à moins de contraintes que si la course avait été «à fond» pendant ses 19 tours.

C’est donc dimanche après-midi, quelques heures avant la course, que Pirelli donnera ses consignes: il est possible que la marque oblige chaque pilote à s’arrêter au moins trois fois pour changer ses pneus, afin d’éviter de trop longs relais destructeurs pour les gommes.

Voilà qui modifierait totalement les stratégies des équipes. Ce serait aussi une première dans l’histoire. C’est en tout cas la première fois que les pneus rencontrent un tel problème depuis le Grand Prix des USA, à Indianapolis, en 2005, quand les pilotes équipés de gommes Michelin avaient dû déclarer forfait. A l’époque, seuls les pilotes équipés de Bridgestone avaient pu courir, et donc seules six voitures avaient disputé le Grand Prix, que les deux Ferrari avaient facilement remporté.

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