Journée des droits des femmesManifestations pour et contre l’excision en Sierra Leone
La capitale de ce pays africain, Freetown, a vu défiler, en ce 8 mars, opposants et partisans de l’excision. Les premiers parlent de drame, les autres entendent défendre une tradition.
Quelques dizaines de femmes et quelques hommes vêtus de blanc ont manifesté, mardi, à Freetown (Sierra Leone) pour réclamer l’interdiction de l’excision, ou au contraire la défendre, dans un pays où cette pratique est très répandue. «Nous célébrons la Journée internationale des droits des femmes avec une marche pacifique pour mettre fin à l’excision en Sierra Leone», a déclaré l’organisatrice de la manifestation contre les excisions, Mildred Davies.
Parallèlement, une manifestation distincte s’est tenue dans les rues de la capitale pour défendre l’excision sous le slogan: «Le Bondo (ndlr: société secrète pratiquant des rituels traditionnels, dont l’excision) est notre culture et l’excision est inoffensive pour les femmes.» «Nous, les femmes, nous manifestons pour soutenir l’excision au Sierra Leone, car cela fait partie de notre culture et de nos traditions», a dit Mabinty Kamara, une femme qui la pratique.
83% des femmes concernées
Le gouvernement de la Sierra Leone a interdit l’excision en 2020, pour limiter les pratiques controversées des sociétés secrètes dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus dans le pays. Mais aucune législation n’interdit formellement la pratique dans le pays.
La Sierra Leone est un des pays où l’excision se pratique le plus. Selon le Fonds des Nations Unies pour la population, en 2019 83% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi une excision.