Royaume-UniBoris Johnson ne soutiendra aucun des candidats à sa succession
«Je ne voudrais pas nuire aux chances de qui que ce soit en offrant mon soutien», a déclaré le Premier ministre britannique lors de sa première apparition publique depuis sa démission.
Boris Johnson a déclaré lundi qu’il ne soutiendrait aucun des 11 candidats désormais en lice pour lui succéder. Après un week-end à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres, Johnson a aussi affirmé qu’il était «déterminé à poursuivre le mandat qui nous a été confié» et que le prochain chef du gouvernement aurait «un très bon programme à poursuivre». «Mais mon travail est surtout de superviser la procédure des prochaines semaines», a-t-il ajouté, refusant de revenir sur les événements de la semaine dernière.
La ministre de l’Intérieur, Priti Patel, pourrait se positionner dans la journée dans la course à son remplacement. Dimanche soir, la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, 46 ans, s’est lancée dans la bataille, rejoignant les anciens ministres Rishi Sunak (Finances), 42 ans, et Sajid Javid (Santé), 52 ans.
Parmi les poids lourds, figurent aussi la secrétaire d’État au Commerce international Penny Mordaunt, 49 ans, et le tout nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi, 55 ans. Celui-ci est déjà attaqué sur le fait qu’il ferait, selon des informations de presse, l’objet d’une enquête fiscale. Estimant que l’on cherche à le «salir», il a promis de publier chaque année sa déclaration d’impôts, s’il devenait Premier ministre.
Des milliards de promesses
En l’absence de clair favori, la course s’annonce aussi courte que brutale, dans un pays en pleine crise du coût de la vie avec une inflation à 9,1%. La plupart des candidats ont immédiatement mis au cœur de leur campagne, très ancrée à droite, des réductions d’impôts, sans expliquer comment les financer. Liz Truss a promis de s’y atteler «dès le premier jour».
Rishi Sunak, déjà violemment attaqué par les alliés de Boris Johnson qui l’accusent de trahison, a mis en garde à l’inverse contre «des contes de fées réconfortants sur le moment mais qui aggraveront la situation de nos enfants demain». Le parti travailliste, premier parti d’opposition, a calculé que les annonces conjuguées des candidats représentaient quelque 236 milliards de francs. Les candidats en lice devront probablement montrer qu’ils ont le soutien de 36 députés pour atteindre le deuxième tour. À ce jour, seul Sunak atteint ce nombre, selon un décompte de Politico.
Sunak favori
Trois candidats avaient lundi les faveurs des bookmakers: Rishi Sunak, suivi de Penny Mordaunt et Liz Truss. La clôture des candidatures pourrait être fixée à mardi soir, et les votes d’élimination commencer immédiatement, pour que ne restent que deux finalistes lorsque commenceront les vacances parlementaires le 22 juillet. La chaîne de télévision Sky News a annoncé un débat entre les candidats le 18 juillet.
Les finalistes auront ensuite quelques semaines pour faire campagne. L’objectif est que le vote final pour désigner le nouveau chef du parti conservateur, ouvert uniquement aux adhérents du parti, intervienne au plus tard en septembre. D’ici là, Boris Johnson reste à Downing Street. La semaine dernière, il avait précisé que son gouvernement ne chercherait pas à mettre en œuvre de nouvelles politiques ou à faire des changements majeurs. Les grosses décisions budgétaires seront laissées au prochain Premier ministre.