HockeyDenis Vaucher: «Une pause... Mais non! C’est nul de dire ça»
Le directeur de la National League veut continuer à jouer, même si les quarantaines s’accumulent. Interview.
- par
- Simon Meier
Un seul match au programme dimanche dernier, pas mieux ce mardi… Des nouveaux renvois viennent d’être annoncés, mais pas de quoi faire flancher la National League. Denis Vaucher veut se battre contre le virus et que les Suisses arrivent lancés aux JO. Entretien avec un homme sous pression.
Il n’y avait qu’un match au programme dimanche, il pourrait y en avoir un autre ce mardi soir. N’êtes-vous pas inquiet quant à la suite du championnat de National League?
Non, je ne suis pas inquiet. Comme je l’ai toujours été dans la vie, je suis optimiste. Il faut rester calme et voir comment la situation se développe avec ce variant Omicron. Avec tous les joueurs infectés, les clubs en quarantaine, bien sûr que nous allons au-devant de semaines compliquées.
Le cas échéant, envisagez-vous à titre exceptionnel de faire jouer des matches pendant les Jeux?
D’un côté, on pourrait répondre que oui. Mais ça ne serait pas équitable au niveau sportif, avec certaines équipes privées de six ou sept joueurs, ça ne ferait pas sens. Il y a une autre raison pour laquelle cela semble impossible: nous n’aurons pas suffisamment de moyens logistiques et techniques à disposition afin d’assurer la production des matches, qui est indispensable. Une centaine de techniciens de la SRF (ndlr: la télévision alémanique) seront à Pékin pendant les Jeux, pour y produire le ski alpin notamment.
On pourrait quand même imaginer quelques matches de rattrapage, entre équipes peu concernées par les Jeux, non?
A condition de trouver les moyens de les produire, pourquoi pas, oui.
Vous est-il arrivé de penser qu’il serait plus raisonnable d’arrêter le championnat, au moins un moment?
J’entends beaucoup de gens dire qu’il faudrait faire une pause... Mais non! C’est nul de dire ça. Il faut continuer à jouer et à s’entraîner tant que c’est possible. Si on arrête tout, dans quel état l’équipe de Suisse se présentera-t-elle aux Jeux olympiques, par exemple? C’est clair que nous sommes dans une situation délicate, mais il faut continuer, d’autant que nous avons la chance de pouvoir disputer les matches avec du public dans nos patinoires.
A ce propos, ne craignez-vous pas le possible retour d’une jauge par exemple?
J’ai appris une chose, en deux ans: on ne peut rien planifier. La décision du 31 décembre par le Conseil fédéral, qui n’a pas parlé de restrictions supplémentaires sauf urgence dans les hôpitaux, me rend optimiste à ce sujet.
Avez-vous une idée du nombre de joueurs de National et Swiss League à être vaccinés ou non?
Le problème, c’est que beaucoup de vaccinations ont eu lieu entre la fin de l’été et le début de l’automne. Durant cette période, entre 90 et 95% des joueurs étaient vaccinés. Mais en ce qui concerne le booster, je n’ai pas les chiffres.
Et le nombre de joueurs positifs au Covid à l’heure actuelle, le connaissez-vous?
Nous avons les chiffres, mais nous ne les communiquons pas.
Même pas une estimation?
Il y en a un certain nombre... Mais 95% d’entre eux sont sans symptômes, ou alors de très légers. Normalement, à cette période de l’année, on a la grippe, on prend un médicament et on continue à travailler. Mais là, avec les équipes en quarantaine, c’est plus compliqué.
Comment va le moral des troupes, dans ces clubs qui souffrent depuis bientôt deux ans?
Nous sommes des sportifs. Cela signifie que nous savons nous battre. Nous voulons toujours gagner, y compris contre ce virus Covid, et lutter pour le bien de notre hockey. Nous traversons une phase dure et triste, notamment au niveau économique, avec des clubs qui enregistrent des pertes. Mais nous sommes déterminés à continuer à nous battre.