Portugal: Tous les accusés acquittés dans le procès de l’incendie meurtrier de 2017

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PortugalTous les accusés acquittés dans le procès de l’incendie meurtrier de 2017

La justice portugaise a blanchi, mardi, les onze personnes prévenues d’homicide par négligence après le terrible sinistre de Pedrógão Grande, qui avait fait 63 morts.

La justice a évoqué un phénomène naturel d’une violence «unique et totalement imprévisible».

La justice a évoqué un phénomène naturel d’une violence «unique et totalement imprévisible».

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Les onze personnes accusées d’homicide par négligence dans le procès de l’incendie le plus meurtrier du Portugal, survenu à Pedrógão Grande en juin 2017, ont toutes été acquittées, mardi, par le tribunal de Leiria (centre).

«Rare et imprévisible»

Si des défaillances au niveau de la prévention et du combat de ce feu de forêt ont bien été établies au cours du procès, la juge présidente Maria Clara Santos a considéré que l’ampleur du drame, qui a fait 63 morts, avait été provoquée par un phénomène naturel d’une violence «unique et totalement imprévisible». Assis sur le banc des accusés, le commandant des pompiers de Pedrógão Grande, des cadres locaux d’un fournisseur d’électricité et d’un gestionnaire routier ainsi que plusieurs élus locaux ont accueilli ce verdict avec beaucoup de soulagement, devant une salle comble où ne siégeaient que quelques proches des victimes.

«Il n’a pas été prouvé que les morts et les blessures ont été le résultat, par action ou omission, de la conduite d’aucun des accusés», a souligné le tribunal dans un communiqué distribué à l’issue de l’audience. Selon les juges, la violence de l’incendie a été provoquée par «un phénomène pyrométéorologique extrême, rare et imprévisible, qui n’avait jamais auparavant été observé au Portugal ni dans tout le continent européen», survenu lorsque la fumée et la chaleur émanant de l’incendie sont retombées soudainement, créant des rafales descendantes et une «explosion de feu», a décrit la juge présidente.

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Vague de chaleur et sécheresse

Le 17 juin 2017, la commune de Pedrógão Grande, située à près de 200 kilomètres au nord de Lisbonne, était constituée à 72% de zones forestières sans interruptions et l’ensemble du Portugal était frappé par une forte vague de chaleur et la plus grave sécheresse depuis 1931, a-t-elle rappelé. Le tribunal a reconnu que les entreprises chargées de l’entretien du réseau électrique et des routes n’avaient pas entièrement respecté les règles qui leur imposent de créer des bandes de protection sans végétation, mais n’a pas été convaincu que cela aurait effectivement ralenti la progression des flammes. La plupart des victimes ont péri piégées dans leurs véhicules, alors qu’elles tentaient de fuir le feu en voiture.

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Commandant des pompiers de Pedrógão Grande à l’époque des faits, Augusto Arnaut était lui accusé d’avoir tardé à mobiliser les moyens qui auraient pu permettre de maîtriser l’incendie à ses débuts, avant qu’il ne ravage 24’000 hectares en cinq jours, mais le tribunal a expliqué avoir détecté des failles à plusieurs niveaux du dispositif de combat. «Nous savons bien qu’il est innocent et qu’il n’aurait pas pu faire mieux», avait déjà commenté la veille la Ligue des pompiers portugais. Mardi, avant l’ouverture de l’audience, environ une centaine de pompiers en uniforme se sont rassemblés devant le palais de justice en formant une haie d’honneur pour exprimer leur solidarité «silencieuse».

Forêts «à l’abandon»

L’année 2017 reste un mauvais souvenir pour les Portugais car, après une nouvelle vague d’incendies à la mi-octobre, le bilan des feux de forêt s’était alourdi à un total de 117 morts. Le Premier ministre portugais António Costa a reconnu que la responsabilité de l’État avait été engagée et les familles des victimes des incendies de juin et d’octobre ont été indemnisées à hauteur de 31 millions d’euros au total.

Le chef du gouvernement socialiste avait alors assuré que rien ne serait «comme avant» en matière de lutte contre les feux de forêt, promettant par exemple d’enfouir les lignes électriques ou de promouvoir la professionnalisation des pompiers, qui restent en majorité volontaires. Cependant, à Pedrógão Grande, «la situation est pire qu’en 2017, avec de nombreux terrains forestiers laissés à l’abandon», dénonce à l’AFP l’ingénieur forestier Paulo Pimenta de Castro.

(AFP)

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