Adhésion à l’OTANPour amadouer la Turquie, la Suède change de ton sur les opposants kurdes
Le nouveau gouvernement suédois prend ses distances avec les milices kurdes et confirme le rapprochement avec Ankara. Mardi, Ulf Kristersson va être reçu par Recep Tayyip Erdogan.
Le ministre suédois des Affaires étrangères a estimé, samedi, que le pays devrait «prendre ses distances» avec la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), quelques jours avant la visite en Turquie du Premier ministre suédois, dans l’espoir qu’Ankara ratifie l’adhésion à l’OTAN du pays nordique. «Nous pensons qu’il y a des doutes et des problèmes concernant ceux qui ternissent nos relations avec la Turquie», a déclaré Tobias Billstrom lors d’un entretien à Sveriges Radio.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Suède et la Finlande cherchent à intégrer l’alliance atlantique. Mais le chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan, qui doit donc recevoir, mardi, le Premier ministre suédois conservateur Ulf Kristersson, bloque depuis mai l’entrée de ces deux pays dans l’OTAN. La Turquie accuse les deux pays de protéger notamment des combattants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de l’YPG, considérés comme terroristes par Ankara.
Pour lever les objections de la Turquie, les trois pays ont signé un mémorandum d’accord en marge du sommet de l’OTAN, en juin, à Madrid, portant notamment sur des demandes d’extraditions exigées par Ankara.
Un lien «trop fort»
Alors que la Suède avait, par le passé, exprimé son soutien à l’YPG et à son bras politique, le Parti de l’union démocratique, le nouveau gouvernement semble changer de ton. «Le lien est trop fort entre ces organisations et le PKK, reconnu par l’Union européenne comme organisation terroriste», a estimé Tobias Billstrom.
À ce jour, 28 États membres – sur 30 – de l’alliance atlantique ont ratifié l’adhésion des deux pays nordiques, qui doit être approuvée à l’unanimité. Outre la Turquie, seule la Hongrie doit encore donner son accord final.