Nord de la FranceSix personnes condamnées pour torture sur un enfant de 2 ans
Le petit garçon avait été martyrisé durant deux semaines par un groupe de personnes lors de soirées alcoolisées. Le meneur des violences écope de 20 ans, la mère de 4 ans.
Quatre personnes ont été condamnées vendredi dans le nord de la France à des peines de 10 à 20 ans de prison, pour avoir torturé et battu presque à mort pendant deux semaines un enfant de deux ans. Lors de soirées alcoolisées impliquant à des degrés divers les accusés, le petit garçon avait notamment été ligoté avec du scotch, utilisé «comme un ballon de football», piétiné, poussé dans les escaliers ou privé de sommeil.
Considéré comme le «meneur» du groupe, le principal accusé, reconnu coupable d’«actes de torture et de barbarie», a été condamné à 20 ans de réclusion par la Cour d’assises du Nord. Cet homme, auquel l’enfant avait été confié par sa mère à Auberchicourt, dans le département du Nord, en décembre 2018, a «impulsé» la dynamique des «violences inouïes, exercées de manière gratuite» sur lui pendant 15 jours, avait pointé l’avocate générale. «Desséché» affectivement après une enfance «épouvantable», le principal agresseur présente un Q.I. «à la limite de la déficience mentale légère», selon l’enquête de personnalité.
La mère n’avait ni dénoncé les faits ni fait soigner son fils
La compagne de cet homme, également reconnue coupable d’actes de torture, a été condamnée à 15 ans de réclusion criminelle. Le couple se voit totalement retirer l’autorité parentale sur ses cinq filles. À l’énoncé de ce verdict, la femme s’est effondrée dans le box en pleurs. Deux autres hommes, des parents éloignés qui avaient participé aux faits de torture, sont eux condamnés à 12 et 10 ans de réclusion.
La mère du petit garçon, accusée de ne pas avoir dénoncé les violences et de ne pas avoir fait soigner son fils immédiatement après l’avoir récupéré, est condamnée à 4 ans d’emprisonnement, une peine qui pourra être aménagée. Elle se voit retirer l’autorité parentale sur ses deux fils.
«Il a mis deux ans à réapprendre à marcher»
«Le principal est de pouvoir dire aux enfants que lorsque les accusés sortiront de prison, ils seront largement majeurs. Ils seront en sécurité» et leurs parents «ne pourront jamais prendre la moindre décision les concernant», a salué Me Alain Reisenthel, avocat des différents enfants impliqués via leur administrateur ad hoc, l’association La Sauvegarde du Nord.
Aujourd’hui âgé de sept ans, le petit garçon torturé souffre d’importantes séquelles neurologiques et psychologiques, selon l’avocat. «Il a mis un an à apprendre ce qu’était un sourire, deux ans à réapprendre à marcher».