Biodiversité – En Guadeloupe, une espèce animale sur sept est menacée d’extinction

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BiodiversitéEn Guadeloupe, une espèce animale sur sept est menacée d’extinction

Sur les 574 espèces d’animaux terrestres, marins ou d’eau douce que compte l’île antillaise, 85 pourraient disparaître, alerte jeudi l’UICN.

Le cachalot fait partie des espèces en danger d’extinction dans les eaux de la Guadeloupe.

Le cachalot fait partie des espèces en danger d’extinction dans les eaux de la Guadeloupe.

Photo d’illustration/Getty Images/iStockphoto

Couleuvre des Antilles, sérotine de Guadeloupe, cachalot… Environ 15% des espèces animales de Guadeloupe sont menacées d’extinction, selon la nouvelle liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) portant sur ce territoire particulièrement riche en biodiversité.

Sur les 574 espèces d’animaux terrestres, marins ou d’eau douce passées en revue, 85 sont menacées, 48 sont quasi menacées et 16 ont d’ores et déjà disparu, selon un communiqué publié jeudi, qui précise n’avoir pu évaluer qu’un quart des espèces connues en raison du manque de données sur le reste.

Mais pour toutes les espèces, comme partout sur la planète menacée par la «sixième extinction de masse», les dangers sont connus, de la perte des habitats liée aux activités humaines à la concurrence d’espèces exotiques invasives.

Destruction des habitats et pollution aux pesticides

En Guadeloupe, «la destruction et la fragmentation des habitats représentent les principales menaces et touchent l’ensemble des groupes d’espèces», précisent dans le communiqué l’UICN, le Museum national d’histoire naturelle et l’Office français de la biodiversité.

Par exemple, en raison de la pression sur les forêts causée par l’urbanisation et les défrichements pour l’agriculture, la couleuvre des Antilles, appelée aussi couresse, est classée «en danger critique», tout comme la chauve-souris sérotine de Guadeloupe et un escargot très rare, la glandine de Guadeloupe.

Sont également pointées du doigt la modification des cours d’eau et la pollution aux pesticides, notamment par le chlordécone qui continue d’affecter poissons et crustacés d’eau douce malgré son interdiction depuis 1993.

L’évaluation des espèces de Guadeloupe souligne également les menaces causées par la chasse et le braconnage sur certaines espèces comme l’erismature routoutou, un oiseau classé «en danger», ou les tortues marines.

Victimes d’envahisseurs comme le rat noir ou… le chat

Comme sur beaucoup d’îles, l’invasion d’espèces venues d’ailleurs est problématique. La couleuvre des Antilles et l’oiseau pétrel diablotin, tous deux classés «en danger critique», sont ainsi victimes de prédateurs comme les rats noirs, les chats domestiques et les petites mangoustes indiennes.

En mer, le cachalot est classé en danger, victime notamment, comme les tortues marines – par exemple la tortue imbriquée, quasi menacée – de filets de pêche ou de collisions avec des navires. Tandis que sur le littoral, les activités touristiques et de loisirs dérangent les oiseaux comme le pélican brun et la petite sterne classés «vulnérables», selon le communiqué.

«Face à ces défis, des mesures de protection des espèces ont été mises en place», comme des aires protégées, mais il est malgré tout «essentiel de renforcer ces actions pour enrayer les pressions, améliorer la préservation des habitats naturels et restaurer les espèces les plus menacées pour éviter leur disparition», plaident les trois organismes.

(AFP)

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