BirmanieFin des recherches dans la mine de jade effondrée, au moins 6 morts
Des dizaines de personnes, présumées mortes, manquent toujours à l’appel après la catastrophe survenue mercredi près de Hpakant.
Les sauveteurs intervenus après un glissement de terrain dans une mine de jade illégale dans le nord de la Birmanie ont cessé leurs recherches vendredi, dénombrant six morts et des dizaines de disparus, présumés morts.
Torrent de boue et de pierre
Juste après la catastrophe mercredi près de Hpakant, les autorités estimaient qu’au moins 70 personnes avaient été emportées par le torrent de boue et de pierre, avant d’indiquer que ce chiffre restait à confirmer.
«Nous avons cessé nos recherches à 04h30 de l’après-midi et avec les deux d’aujourd’hui, au total, six corps ont été retrouvés», a indiqué à l’AFP Ko Jack de l’Organisation des secours birmans.
Il a précisé que ses équipes allaient cesser les opérations de plongée, les disparus étant probablement ensevelis sous la terre. Le bas de la colline a été entraîné dans un lac sous le poids de la terre et des rochers.
Des dizaines de personnes meurent chaque année en travaillant dans le commerce lucratif et mal réglementé du jade, où des travailleurs mal payés, venus d’autres régions de Birmanie, extraient des pierres très convoitées en Chine.
Centaines de travailleurs?
En 2020, de fortes pluies de mousson avaient provoqué le pire drame de cette nature, avec 300 mineurs ensevelis après un glissement de terrain, dans le même massif de Hpakant.
A Hpakant, les mineurs viennent de toute la Birmanie pour gagner de quoi vivre en creusant sur des sites ouvert abandonnés par des entreprises minières dans l’espoir de trouver des blocs de jade oubliés.
Déterminer combien de gens travaillaient avant cette nouvelle catastrophe est difficile, selon les sauveteurs, les familles hésitant à faire savoir que leurs proches étaient là et les survivants à se manifester.
Selon un activiste local, des centaines de travailleurs sont retournés à Hpakant pendant la saison des pluies pour prospecter dans les mines à ciel ouvert, malgré l’interdiction imposée jusqu’en mars 2022 par la junte au pouvoir.
Guerre civile
Le jade et d’autres ressources naturelles abondantes dans le nord de la Birmanie, notamment le bois, l’or et l’ambre, ont contribué à financer les deux camps d’une guerre civile qui dure depuis des décennies entre les insurgés de l’ethnie Kachin et les militaires.
Le coup d’Etat de février dernier a anéanti toute chance d’aboutir à une réforme du secteur entamée sous le gouvernement d’Aung San Suu Kyi, a jugé l’organisme de surveillance Global Witness dans un rapport paru en 2021.
Le commerce du jade génère plus de 30 milliards de dollars par an, près de la moitié du Produit intérieur brut de la Birmanie.