BruxellesLa justice de l’UE refuse de rendre son immunité à Puigdemont
L’ancien président de la Catalogne, Carles Puigdemont, se voit refuser pour la deuxième fois en six mois la levée de la suspension de son immunité en tant que parlementaire.
Le Tribunal de l’Union européenne a rejeté, vendredi, une nouvelle demande introduite le 1er octobre, par l’ancien président de la Catalogne, Carles Puigdemont, pour recouvrer son immunité d’eurodéputé, a annoncé dans un communiqué, la juridiction établie à Luxembourg.
C’est la deuxième fois en moins de six mois que ce tribunal rejette une requête en référé (en urgence) visant à suspendre la levée d’immunité votée en mars par le Parlement européen, où le leader indépendantiste catalan a été élu en 2019.
Cette nouvelle demande avait été déposée quelques jours après sa brève arrestation fin septembre, en Italie, dans un aéroport de Sardaigne, où il allait participer à un festival catalan. Les autorités italiennes l’avaient interpellé en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne.
Carles Puigdemont, 58 ans, est réclamé par la justice espagnole qui l’accuse de «sédition» et de «détournement de fonds publics» pour son rôle dans la tentative avortée de sécession de la Catalogne, en 2017, l’une des pires crises traversées par l’Espagne, depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.
Mais dans son ordonnance rendue vendredi, le vice-président du Tribunal de l’UE relève que la procédure pénale enclenchée par l’Espagne est actuellement suspendue, dans l’attente d’une réponse de la Cour de justice européenne à une question préjudicielle posée par le Tribunal suprême espagnol.
Par conséquent il n’y a actuellement pas de raison, selon lui, de craindre une exécution du mandat d’arrêt sur le territoire de l’UE.
«Les autorités judiciaires d’exécution n’entendent pas exécuter les mandats d’arrêt européens visant les députés avant que la Cour ne statue sur cette demande», écrit le Tribunal de l’UE, pour qui les eurodéputés catalans «n’encourent pas, à ce stade, le risque d’une remise aux autorités espagnoles».
L’ordonnance concerne aussi deux autres élus indépendantistes catalans, Antoni Comín et Clara Ponsatí, qui sont également poursuivis par la justice espagnole.
Antoni Comín s’est exilé en Belgique fin octobre 2017, comme Carles Puigdemont, tandis que Clara Ponsati, également membre du Parlement européen, vit en Ecosse, où la justice a abandonné cet été la procédure d’extradition à son encontre.