Brésil: Rentrée parlementaire sous haute sécurité après les émeutes de janvier

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BrésilRentrée parlementaire sous haute sécurité après les émeutes de janvier

Trois semaines après les attaques des centres du pouvoir par des supporters de l’ex-président Jair Bolsonaro, le Congrès brésilien doit élire ses présidents. Sous la surveillance accrue de la police.

Une défaite de Rodrigo Pacheco (au centre) au Sénat serait un coup dur pour le nouveau président du Brésil, Lula (juste à sa gauche).

Une défaite de Rodrigo Pacheco (au centre) au Sénat serait un coup dur pour le nouveau président du Brésil, Lula (juste à sa gauche).

REUTERS

Les députés et sénateurs brésiliens doivent élire, ce mercredi, les présidents des deux chambres, lors d’une rentrée parlementaire encadrée par un important dispositif de sécurité à Brasília, trois semaines après les attaques contre les centres du pouvoir. L’accès à l’esplanade des Ministères, qui mène à la place des Trois-Pouvoirs, où se trouvent le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême, a été fermé au public, et la zone est surveillée en permanence par des drones.

Le nouveau Congrès brésilien, issu des législatives d’octobre, penche plus à droite que le précédent, et le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva devra négocier constamment avec la myriade de partis qui composent le paysage politique brésilien. Les 513 députés sont élus pour quatre ans, un mandat qui coïncide avec celui du chef de l’État. Celui des 81 sénateurs dure huit ans, et celui d’un tiers d’entre eux débute ce mercredi.

Le point d’orgue de la rentrée parlementaire sera l’élection, pour deux ans, des présidents des deux chambres. Leur rôle est très important, dans la mesure où ce sont eux qui déterminent l’ordre du jour. Le président de la Chambre des députés est le troisième personnage du pays, après le président et le vice-président.

La présidence de la chambre basse ne devrait pas échapper à Arthur Lira, qui occupe ce poste depuis 2021. Il est une figure du Centrao, nébuleuse de partis centristes qui font la pluie et le beau temps au Parlement depuis des décennies, s’alliant le plus souvent avec le gouvernement en place, en monnayant leur soutien contre des postes importants.

Arthur Lira était un allié de Jair Bolsonaro, se refusant à soumettre au vote de la chambre des dizaines de demandes de destitution de l’ex-président d’extrême droite. Mais il a été l’une des premières autorités à reconnaître l’élection de Lula, fin octobre.

Pour ce qui est du Sénat, Rodrigo Pacheco tente aussi de se faire reconduire à la présidence. Il est favori face au bolsonariste Rogerio Marinho, mais sa réélection est loin d’être acquise, contrairement à celle d’Arthur Lira. Une victoire de Rogerio Marinho, ancien ministre de Jair Bolsonaro, serait un coup dur pour Lula.

La rentrée parlementaire est également l’occasion de montrer la vitalité des institutions démocratiques après le traumatisme du 8 janvier, quand plusieurs milliers de bolsonaristes ont saccagé les lieux de pouvoir de la capitale brésilienne. C’est pourquoi la sécurité a été renforcée. «Nous sommes prêts à intervenir en toutes circonstances», a prévenu le responsable de la sécurité de Brasília, Sandro Avelar.

Seules les personnes autorisées auront accès à l’esplanade des Ministères. La zone sera surveillée par des drones et quadrillée par la police militaire. La police antiémeute, la police montée et des chiens renifleurs seront mobilisés si nécessaire.

(AFP)

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