CommerceLes peaux de reptiles importées n’auront pas besoin d’être certifiées
Le Conseil des Etats a refusé une motion qui voulait l’obligation de déclarer les peaux de reptiles qu’importe essentiellement l’industrie du luxe en Suisse.
- par
- Christine Talos
Les peaux de reptiles et les produits qui en sont issus pourront continuer d’être importées en Suisse sans déclaration particulière. Contrairement au National, en mars 2021, le Conseil des États a rejeté par 28 voix contre 12 une motion de Martina Munz (PS/SH); celle-ci aurait voulu que les peaux fassent l’objet d’une déclaration à l’image de celle utilisée pour les fourrures. But: que les consommateurs soient informés sur l’espèce animale, la provenance et l’origine des peaux.
La Suisse est une plaque tournante pour le commerce du cuir exotique, généralement issu de méthodes de production cruelles, rappelait la motionnaire en citant des animaux écorchés vifs et mis à mort brutalement. Des centaines de milliers de peaux d’alligator du Mississippi et des dizaines de milliers de peaux de python sont ainsi importées chaque année en Suisse pour y être traitées, une partie étant utilisée pour confectionner des articles de luxe qui repartent à l’étranger, en particulier des bracelets de montre, rappelait-elle.
Cuirs asiatiques et africains pas certifiés
Les élevages nord-américains respectent les normes et les exigences pour abattre les animaux, a reconnu mardi Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU). Mais les cuirs en provenance d’Asie et d’Afrique ne sont souvent pas certifiés, ce qui indique potentiellement des risques de maltraitance animale, selon elle. «Et face aux exigences croissantes du public, l’industrie du luxe a tout avantage à proposer des produits qui répondent à des normes internationales».
La majorité du Conseil des États a suivi le Conseil fédéral qui ne voyait pas la nécessité d’une déclaration obligatoire. «L’Organisation mondiale de la santé animale, sous l’impulsion de la Suisse, a adopté des normes de mise à mort respectueuses des reptiles», a rappelé Alain Berset. Du coup, 95% des peaux importées respectent les normes, a-t-il affirmé. Il serait donc disproportionné d’introduire une telle obligation, en raison de son effet limité et de la charge d’exécution élevée qu’elle représenterait pour les cantons et les points de vente.