Etats-Unis: pas de charge contre le journaliste arrêté en conférence de presse

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États-UnisPas de charge contre le journaliste arrêté en conférence de presse

Sorti d’une salle et menotté sans raison apparente, un reporter qui avait fini en garde à vue voit toutes les accusations portées contre lui abandonnées.

Michel Pralong
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Michel Pralong
Plaqué au sol, Evan Lambert est menotté.

Plaqué au sol, Evan Lambert est menotté.

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Le 9 février dernier un journaliste de WGN America couvrant une conférence de presse sur le déraillement d’un train dans l’Ohio, s’était fait sortir de la salle, menotter et arrêter. Sans que l’on comprenne pourquoi. Le gouverneur de l’État, qui donnait la conférence de presse, a d’ailleurs dit par la suite qu’il n’aurait pas dû être interpellé ainsi.

Le chef de la police avait rétorqué que le reporter était trop bruyant, qu’il avait ensuite fait obstruction physique aux agents présents. Evan Lambert avait été accusé d’intrusion criminelle et de résistance à une arrestation.

Mais des images prises à l’intérieur du gymnase où se tenait la conférence de presse montrent le journaliste en fond de salle en train de parler face caméra, tournant le dos au gouverneur lorsque des policiers et militaires viennent vers lui pour lui dire de sortir. Il rétorque qu’il fait son travail et qu’il ne comprend pas pourquoi on lui demande cela, chuchotant en disant cela pour ne pas déranger la conférence de presse. Les forces de l’ordre insistent, lui se contente de répéter qu’il ne sortira pas, il est alors poussé dehors, mis au sol et menotté tandis que plusieurs de ses confrères protestent contre son arrestation. Il a passé cinq heures en garde à vue.

Mercredi, le procureur de l’Ohio a annoncé que toutes les charges retenues contre Evan Lambert avaient été abandonnées, aucune preuve suffisante ne pouvant étayer les accusations portées contre lui, relate l’HuffPost. «Le journaliste était légalement présent à une conférence de presse convoquée par le gouverneur de l’État. Sa conduite était conforme à l’objectif de l’événement et à son rôle de journaliste».

Question de couleur de peau?

Interviewé, le journaliste a donné une raison possible de son arrestation: «Cela a été un événement traumatisant pour moi, dans le contexte d’une époque où nous sommes hyperconscients de la fréquence à laquelle certaines interactions policières avec des personnes de couleur peuvent se terminer dans des circonstances bien pires».

Quant aux suites du déraillement d’un train transportant des produits toxiques, sujet de la conférence de presse en question, les autorités de l’Ohio ont donné mercredi leur feu vert à la consommation de l’eau du réseau municipal d’East Palestine.

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