ChineGros coup de filet après une vaste escroquerie bancaire
La police chinoise a arrêté plus de 200 personnes dans le cadre de l’un des plus grands scandales bancaires de l’histoire du pays.
La police chinoise a annoncé l’arrestation de plus de 200 suspects liés à l’un des plus grands scandales bancaires de l’histoire du pays, et qui avait donné lieu à des manifestations d’une rare ampleur. Quatre banques rurales de la province du Henan (centre) ont suspendu en avril tout retrait d’argent, prenant au dépourvu des milliers de petits épargnants laissés sans explications. Cette situation avait donné lieu à des manifestations sporadiques dont l’une des plus importantes s’était déroulée en juillet à Zhengzhou - à environ 600 kilomètres au sud de Pékin. Dans la foulée, les autorités ont annoncé l’arrestation de personnes appartenant, selon elles, à une organisation criminelle. Accusé de contrôler plusieurs banques locales depuis 2011, le groupe effectuait des virements illégaux par le biais de prêts fictifs, avaient alors précisé les autorités.
Organisation criminelle
Lundi, la police locale de Xuchang a fait état de 234 personnes formellement arrêtées dans le cadre de cette escroquerie. Des «progrès significatifs» ont par ailleurs été réalisés pour récupérer les fonds détournés, a-t-elle assuré dans un communiqué. Depuis le mois dernier, les déposants lésés récupèrent progressivement leur argent. Les autorités se sont engagées à les rembourser par étapes, en commençant par ceux dont l’épargne était la moins importante.
Le secteur bancaire dans les zones rurales en Chine est durement touché par la politique du gouvernement central visant à contenir la bulle immobilière et l’endettement dans la deuxième économie mondiale. Les banques du Henan dans la tourmente font partie d’un ensemble plus vaste de petits établissements bancaires touchés par des problèmes de liquidité et de gestion. Réunis pacifiquement en juillet, des épargnants lésés avaient été dispersés dans la violence par des individus en civil, au cours d’un rassemblement inhabituel en Chine de plusieurs centaines de personnes. Les protestataires, qui demandaient à récupérer leur argent, accusaient notamment les autorités d’inaction, voire de collusion avec ces banques.
Autorités déjà épinglées
En juin, les autorités du Henan s’étaient retrouvées sous le feu des critiques, après une manipulation supposée des passes sanitaires pour les faire virer au rouge, et ainsi empêcher des participants de se rendre à une manifestation. Le passe sanitaire est exigé en Chine pour accéder à l’immense majorité des immeubles, centres commerciaux, lieux publics mais aussi certains transports. Un passe rouge équivaut de facto à une interdiction de déplacement et à un placement en quarantaine.