FranceTuée par une balle perdue: «Le sang, c’était une rivière»
La mère de la jeune femme tuée dimanche à Marseille a livré un poignant témoignage.
- par
- R.M.
«La vie pour moi, c’est fini, je n’ai plus rien». La mère de la jeune femme tuée par une balle perdue dimanche à Marseille a livré un témoignage poignant.
Socayna, 24 ans, étudiante en droit, était dimanche soir dans sa chambre, dans son appartement de la cité Saint-Thys. Deux jeunes sont passés en scooter dans la rue en contrebas. Ils ont ouvert le feu, avec une kalachnikov.
Une première salve de balles a touché une pharmacie, où se trouve un point de deal. Une deuxième a été tirée en l’air, puis vers les immeubles. Une balle a transpercé le mur en contreplaqué sous la fenêtre de Socayna et l’a frappée au visage. Elle est morte mardi matin, à l’hôpital.
Sa mère Layla était aussi dans l’appartement, avec son autre fille de 15 ans. La défunte était une «belle fille, souriante, une fille qui aimait bien discuter» et avait «beaucoup de projets», selon sa maman, relate BFMTV.
43e mort à Marseille
«Elle est partie. Elle m’a laissé, je ne sais pas pourquoi elle m’a laissé trop tôt. Ils ont enlevé ma fille. Ils ont enlevé la vie de ma fille», pleure-t-elle.
Dimanche, elle était avec la petite sœur de Socayna lorsqu’elle a entendu les détonations. «On a entendu des tirs, au début je croyais que c’était des pétards mais c’était fort», raconte-t-elle.
Sa cadette est ensuite entrée dans la chambre de sa sœur. «J’ai entendu des cris, j’ai vu ma fille par terre. Le sang, c’était une rivière», glisse la mère de Socayna.
La jeune femme est une victime collatérale des règlements de comptes entre trafiquants de drogue qui s’accumulent à Marseille. Elle est déjà la 43e personne tuée depuis le début de l’année.
«Il n’y a pas de sécurité. On a peur. On vit dans des quartiers, on a peur. Des jeunes avec des kalachnikovs. Jour et nuit, il y a du feu, on ne peut pas parler. On téléphone à la police et même la police ne peut rien faire, c’est la vérité», a commenté la mère de la défunte.