Football - Sion ramène un excellent point de Bâle

En retrouvant dimanche en début d’après-midi le Parc Saint-Jacques, le FC Sion connaissait à l’avance le tarif. Excepté la parenthèse enchantée de 2015 qui l’avait vu s’imposer en finale de la Coupe de Suisse (3-0 contre le club résident), le club valaisan ne s’y est plus imposé en championnat depuis le… 2 août 1997. À l’époque, un doublé de Pascal Camadini assorti d’un but de Didier Tholot avait permis aux joueurs entraînés par Alberto Bigon de l’emporter 3-1 dans l’ancien Joggeli. Depuis ce jour-là, Sion avait enchaîné les échecs, ses 36 tentatives suivantes s’étant soldées par 11 nuls et 25 défaites, à l’image du 6-1 encaissé le 1er août dernier lorsque Marco Walker se trouvait encore sur son banc.

Si la première visite de l’année des visiteurs au bord du Rhin ne leur a pas permis de faire mentir les statistiques, les Valaisans ont réussi à accrocher un nul qui traduit une prestation plutôt convaincante. Alors qu’ils pensaient avoir tout perdu et déchantaient dans un match à rebondissements, ils ont signé une égalisation méritée grâce à un penalty de Grgic (82e).

À Saint-Jacques, Paolo Tramezzani avait pris le parti de relancer le même onze que celui aligné une semaine auparavant contre GC, ceci alors même que la présence des revenants Zuffi et Hoarau ajoutée à celle de Bernardi et de Benito (les deux dernières arrivées en Valais) lui offraient quatre atouts supplémentaires. Un conservatisme qui allait s’avérer payant dans un premier temps.

À la 11e minute, Grgic, servi par Bua, délivrait une ouverture chirurgicale pour Itaintinga, lequel s’y prenait à deux fois pour tromper Lindner. Après avoir échoué dans son premier essai, le Brésilien s’essayait à la bicyclette sur le renvoi du portier - son spectaculaire retourné, pourtant plus difficile à réaliser, faisait mouche.

Fort de son départ idéal, Sion allait se ménager quelques occasions de traduire sa domination sans y parvenir. Avant d’accuser un terrible passage à vide qui devait lui coûter deux buts. Sur le premier, Stocker, décalé par Males suite à un ballon mal dégagé par la défense valaisanne, faisait valoir la précision de sa frappe placée (23e). Sur le second, Males pouvait trop facilement déborder et centrer en retrait à l’intention de l’isolé Ndoye dont la reprise giclait sous la barre transversale (35e). 

Des visiteurs qui allaient se retrouver doublement lésés juste avant le retour aux vestiaires: après une barre transversale de Stojilkovic, l’étrange M. Piccolo choisissait de ne pas sanctionner d’un penalty un bras bâlois pourtant évident. Une action sur laquelle la VAR (en panne?) demeura étonnamment silencieuse. Son usage ou non reste décidément bien mystérieux.

Animé d’intentions ennuyant le FC Bâle, Sion retrouva ses repères jusqu’à séduire. Continuant à bousculer son hôte avant de trouver une égalisation méritée sur un coup franc obtenu à 22m par Bua. Grgic le transformait superbement en trouvant presque la lucarne, exploitant probablement aussi le mauvais placement de Lindner.

Dans la foulée, Bua ne pouvait trouver que le petit filet alors qu’il avait le but grand ouvert devant le pied. Peu après, c’est Stojilkovic qui, en se brisant sur le gardien, ne pouvait pas convertir son arrivée solitaire (68e). Soixante secondes plus tard, le couperet tombait, cruel: à la suite d’un essai croisé de Ndoye repoussé par le poteau, Millar ajustait la cible.

Mais ce Sion-là possède des ressources. À peine entré, Djiga n’avait d’autre choix que de bousculer Karlen pour un penalty que Grgic transformait sans sourciller devant le kop bâlois. Avant qu’une envolée magistrale de Lindner, dépoussiérant sa lucarne sur un tir de Wesley (88e), n’empêche les visiteurs d’effacer 25 ans de frustration. À Bâle, Sion n’a certes pas réussi à solder son encombrant passé mais il est parvenu à afficher son caractère. Ce qui en soi représente peut-être autant qu’une victoire.