FootballÀ Lucerne, le point de bascule?
Les Lucernois ont inscrit un but plus que précieux face à Sion (1-0) et trois points qui laissent le LS seul derrière avec ses idées noires. Et sans horizon.
![Florian Vaney](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/26/6911d342-325d-4f72-bc17-9a9296dbfa6b.png?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C379%2C378&fp-x=0.5118733509234829&fp-y=0.35714285714285715&crop=focalpoint&s=4e1a4e0d2443b3dc91fd2957d6e13ea3)
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Paolo Tramezzani a réussi l’exploit de proposer une interview d’après-match avec moins de contenu que la prestation de ses joueurs quelques minutes plus tôt sur le terrain. Une vingtaine de secondes ont suffi au coach du FC Sion pour féliciter l’adversaire lucernois (comme le veut la coutume), expliquer que ses joueurs s’étaient bien battus et mettre le cap sur la réception de Zurich le week-end prochain. À ce prix-là, autant diffuser un message automatique. On pourra toujours estimer que c’était une façon de tourner au plus vite la page d’une rencontre sans relief pour les Valaisans. Ou y voir une frustration partagée.
Sion volait à haute altitude depuis la reprise. Quelque part, c’est logique de l’avoir vu dimanche tenter de remployer une formule qui fonctionne: accepter d’avoir – beaucoup – moins le ballon que l’adversaire et frapper par attaques éclaires. Est-ce que l’apparition des recrues Loris Benito et Gaetano Berardi sur les côtés de la défense a retiré un peu de percussion aux Valaisans? Ou les visiteurs ont-ils simplement trop eu la tête à défendre la cage de Kevin Fickentscher, ne disposant plus de l’énergie nécessaire pour se faire entendre de l’autre côté du terrain? Dans tous les cas, Sion n’a que très peu créé dimanche. Marquant une rupture claire avec ses dernières sorties. Comme souvent: le match de la confirmation est toujours le plus complexe à gérer pour les Sédunois.
Tous les défenseurs ont pu tenter leur chance
Reste que le cadre initial, qui faisait du FC Sion le favori de son déplacement chez la lanterne rouge, était un joli mirage. À vrai dire, Lucerne a ficelé une prestation d’ensemble d’une qualité que le Lausanne-Sport, son rival direct en fond de classement, n’a jamais atteinte cette saison. Pression permanente, clarté dans les idées, sérénité dans le geste et le petit plus: ce sentiment d’union face à la difficulté, comme lorsque Marvin Schulz a pu jouer un corner rapide grâce à la réactivité d’un ramasseur de balle.
Un autre signe ne trompe pas. Chacun des quatre défenseurs du FCL s’est créé au moins une sérieuse occasion. Une seule et unique fois sur balle arrêtée, les trois autres dans le jeu. C’est Asumah Abubakar (un buteur) qui a marqué, c’est Dejan Sorgic (un attaquant) et Filip Ugrinic (un milieu à vocation offensive) qui se sont montrés le plus dangereux, mais l’équipe de Suisse centrale a fait planer une menace multiple tout au long de la rencontre. Le genre d’indicateurs de bonne santé.
Pour Lausanne, session rattrapage le 27
La comparaison doit faire transpirer le LS. Lucerne n’est pas encore une machine à gagner, il a éprouvé mille peines à passer sur le corps d’un FC Sion à sa merci durant 80 minutes, mais cette victoire ressemble à s’y méprendre à un point de départ. Il y a eu la manière, mais aussi l’adversité à surmonter (un but invalidé, à raison, par la VAR; une ou deux situations litigieuses dans la surface valaisanne), et ce goal qui pourrait faire penser à un déclic. Une action rapide qui aurait tout à fait pu avorter sur la fin, étonnamment aucune jambe valaisanne pour contrer le centre de Mohamed Dräger et Abubakar, pas dans un très grand jour jusqu’ici, à la conclusion.
L’examen de la semaine s’articulait en deux modules. Une rencontre de Coupe face à une équipe de division inférieure d’abord, un match de Super League contre une formation de seconde partie de tableau ensuite. Lucerne l’a passé avec sérieux et parfois un certain brio, Lausanne est resté bien loin de la moyenne, même si sa tâche contre Yverdon se voulait bien plus périlleuse qu’un déplacement à Bienne. Il y a rattrapage le 27, jour de confrontation directe à la Tuilière. Si ce n’est pas une dernière chance pour les Vaudois, ça pourrait bien commencer à y ressembler.