Hockey sur glace: «Bandits» et «Hors-la-loi»: le LHC a vite renoué avec sa mauvaise réputation

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Hockey sur glace«Bandits» et «Hors-la-loi»: le LHC a vite renoué avec sa mauvaise réputation

Comme en 2022 lors d’une série délétère contre Zurich, Lausanne passe de nouveau pour une équipe de «brigands» et «d’arracheurs de dents» après les incidents dans les Grisons, samedi. Acte VI peut-être décisif mercredi à Davos (20h).

Cyrill Pasche
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Cyrill Pasche
De nombreux incidents ont émaillé l’acte IV à Davos samedi. Depuis, la mauvaise réputation du LHC a refait surface. Comme en 2022 lors de la série délétère contre Zurich.

De nombreux incidents ont émaillé l’acte IV à Davos samedi. Depuis, la mauvaise réputation du LHC a refait surface. Comme en 2022 lors de la série délétère contre Zurich.

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«Lausannes Banditen-Hockey», «Wildwest Lausanne», en version originale. En français, des «bandits», des «hors la loi». Voici comment les joueurs du Lausanne HC sont dépeints depuis les incidents de l’acte IV à Davos, samedi passé.

En une soirée mouvementée dans les Grisons, Jiri Sekac, Cody Almond et Tim Bozon, tous trois expulsés pour des actes allant de la maladresse (Sekac) à la méchanceté gratuite (Almond et Bozon), ainsi que le défenseur Andrea Glauser, impliqué dans une belle bagarre, ont marqué les esprits et fait remonter à la surface la mauvaise réputation du LHC héritée de la série délétère contre le ZSC lors de sa dernière participation aux play-off deux ans plus tôt, en 2022. 

Comme à l’ère Svoboda

A l’époque, alors que le mal-aimé Petr Svoboda était encore aux commandes et que le club baignait dans une ambiance nébuleuse en coulisses, le LHC, emmené par le «sanguinaire» défenseur québécois Mark Barberio (il avait bien amoché Sven Andrighetto et Garrett Roe, ce qui lui avait valu, en Suisse alémanique, le surnom de «Barbier de Lausanne»), avait déjà été qualifié de «club de bandits» et «d’arracheurs de dents».

Le coach du «Z» de l’époque, le Suédois Rikard Grönborg, n’y était pas allé par quatre chemins. «Ce club est une honte pour la Ligue. Sur et hors de la glace», avait-il lâché, avant de surenchérir: «des lâches qui ne cherchent qu’à blesser mes joueurs». Le très influent CEO du ZSC, Peter Zahner, lui avait emboîté le pas en menaçant: «faut-il que nous fassions une compilation de toutes les scènes où nous nous sommes fait agresser?».

Dans l’imaginaire collectif, les hockeyeurs du LHC étaient ainsi rapidement devenus des voyous, une perception alimentant généreusement le cliché du «Welsche» fainéant et tricheur, râleur, vicelard et mauvais perdant. Certains médias alémaniques s’étaient empressés de prévenir les âmes sensibles: «Voici comment le LHC fait la guerre sur la glace». «Au lieu de jouer au hockey, les Lausannois commettent des fautes sournoises», pouvait-on lire ça et là. 

Un nouveau Röstigraben

A l’époque, Le Matin Dimanche avait titré: «Entre Lausanne et Zurich, c’était dérapages en série». Coups bas, violence et populisme: le Röstigraben n’est jamais aussi profond que durant les play-off, estimait le journal dominical. 

A peine arrivé en play-off deux ans plus tard, le LHC n’a pas tardé à renouer avec sa mauvaise réputation. Et la même dynamique «est-ouest» s’est remise en place. Plus tôt dans la série de 2024 contre le HC Davos, Michael Hügli, pourtant pas le plus rugueux des hockeyeurs, avait mis son coude en pleine face d’un adversaire grison, une infraction qui lui a valu deux matches de suspension et une visière de protection intégrale au joueur touché.

Si les Alémaniques s’en donnent généralement à coeur joie lorsque qu’il est question du LHC et de sa réputation de «bandits», les Lausannois n’ont pas été épargnés en Suisse romande non plus: le «LHC pète un câble», «la frustration a fait dégoupiller le LHC», a-t-on pu lire, tandis que les commentaires négatifs concernant le club vaudois et sa façon de jouer ont inondé les réseaux sociaux et plus ou moins fait l’unanimité entre les fans de hockey des autres clubs du pays. 

Le LHC condamne les attaques contre ses joueurs

Le LHC, qui ne s’est ensuite pas vraiment «aidé» en faisant un recours (lequel a été rejeté) contre la suspension de Tim Bozon – pourtant seulement suspendu pour un match – en pinaillant sur un point du règlement, s’est même fendu d’un communiqué mardi pour «condamner fermement les attaques personnelles envers ses joueurs sur les réseaux sociaux».

On devine que Tim Bozon, auteur d’une «finition» digne d’un combat de MMA sur le défenseur du HC Davos Krystian Näkyvä (blessé à un genou dans la bagarre et out pour dix semaines) ainsi que Cody Almond, qui pour sa part a pris cinq matches de suspension (le LHC a encore fait recours, mais devant le Tribunal du Sport…) pour une charge contre la tête qui aurait pu très mal tourner, ont été les principales cibles sur les réseaux sociaux. 

Après Lausanne-Zurich en 2022, la saison 2 de «dérapages en série» bat son plein. Rendez-vous mercredi soir à Davos pour le prochain épisode, qui pourrait être le dernier pour le LHC s’il ne parvient pas à s’imposer aux Grisons (3-2 dans la série en faveur du HC Davos).

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