États-UnisInnocenté d’un viol 47 ans après avoir été condamné
Un homme avait été condamné en 1976 pour un viol commis l’année précédente. Il avait passé plus de 7 ans en prison.
Un Afro-américain de 72 ans a été innocenté mardi par une cour près de New York, grâce à de nouvelles preuves ADN, d’un viol perpétré en 1975 et pour lequel il avait été emprisonné plus de 7 ans, soit l’une des plus anciennes erreurs judiciaires reconnues aux États-Unis.
Selon Innocence Project, qui avait saisi, avec le parquet du comté de Westchester, la plus haute cour de l’État de New York, il s’agit en effet de la plus vieille condamnation connue à tomber aux États-Unis grâce à des preuves ADN, sur un total de plus de 3300 personnes innocentées depuis 1989.
Leonard Mack, qui marchait avec une canne mardi et est apparu très ému à l’audience, avait une vingtaine d’années quand il fut arrêté, le 22 mai 1975, pour le viol quelques heures plus tôt d’une lycéenne, qui se promenait avec une amie dans la petite ville de Greenburgh, dans le même comté.
«Méthodes biaisées et problématiques»
«Bien qu’il affirme son innocence, et présente des témoins confortant son alibi», selon le parquet, Leonard Mack, qui avait fait la guerre du Vietnam, avait été condamné un an plus tard pour viol et possession d’arme à une peine comprise de sept ans et demi à quinze ans de réclusion dans une prison d’État.
Les deux victimes avaient été poussées à le reconnaître, après des «identifications entachées de méthodes biaisées et problématiques de la police», a souligné le parquet. Des méthodes dont sont plus souvent victimes les personnes noires et hispaniques, selon Innocence Project.
Leonard Mack, qui a passé plus de 7 ans en prison et vit dans le sud des États-Unis, s’était toujours battu pour son innocence. Mais il a fallu attendre 2022 pour que le parquet rouvre le dossier et procède à des analyses à partir de traces ADN restées valides sur des sous-vêtements d’une victime.
Le vrai violeur confondu
Les analyses l’ont mis hors de cause et ont au contraire permis de confondre un autre suspect, en prison dans une autre affaire. Il a reconnu le viol de 1975 mais ne peut plus être condamné en vertu de la prescription.
«Maintenant, je peux vraiment dire que je suis libre», a dit Leonard Mack, en larmes, selon des extraits de l’audience au tribunal de White Plains, diffusés par des médias américains.
Selon le rapport 2022 du «National Registry of Exonerations», un projet mené par plusieurs universités américaines, les personnes noires représentent 13% de la population aux États-Unis, mais comptaient pour 53% des déclarations d’innocence après des erreurs judiciaires depuis 1989.