FranceLa dégradation d’une statue d’esclave se révèle «être un moulage»
La ville de Bordeaux avait porté plainte contre un acte «vraisemblablement raciste», après avoir découvert la statue badigeonnée de couleur blanche jusqu’au buste. Cela s’avère être un moulage fait par un étudiant en art.
La dégradation d’une statue d’esclave lundi à Bordeaux (sud-ouest) «s’est révélée être un moulage effectué par un étudiant en art, sans aucune autorisation», a annoncé mardi la ville, qui avait porté plainte contre un acte «vraisemblablement raciste».
«L’étudiant a fait savoir qu’aucune motivation raciste n’avait dicté cette action. Pour autant, on ne saurait accepter et cautionner cette initiative isolée et pour le moins malheureuse qui a heurté nombre d’observateurs attachés à la mémoire que représente cette statue», a expliqué dans un communiqué la ville de Bordeaux, précisant avoir retiré sa plainte.
La ville de Bordeaux souligne «le caractère inviolable des monuments et œuvres d’art présents sur l’espace public et le strict respect qui leur est dû, en particulier ceux honorant la mémoire de victimes de crimes contre l’humanité».
Représentation de l’esclave Modeste Testas
La statue en bronze représentant, à échelle humaine, une esclave achetée par deux frères bordelais au XVIIIe siècle puis affranchie, avait été découverte lundi badigeonnée de couleur blanche jusqu’au buste.
Cette statue de l’esclave Modeste Testas (1765-1870) avait été inaugurée en mai 2019 sur les quais de la Garonne en présence de sa descendante haïtienne, un pas de plus dans la reconnaissance par Bordeaux de son enrichissement passé lié à l’esclavage.
Version originale publiée sur 20min.ch