Covid-19Une levée des mesures anti-Covid mi-février ne fait pas l’unanimité
Est-il indiqué de lever d’un coup les restrictions sanitaires en supprimant l’obligation du port du masque et du certificat sanitaire à mi-février comme l’envisage le Conseil fédéral ? Les avis des spécialistes divergent.
«La vague est maintenant en train de retomber, c’est indéniable. On le voit non seulement en Suisse, mais aussi dans d’autres pays européens et aux Etats-Unis», déclare l’épidémiologiste tessinois Andreas Cerny dans la «SonntagsZeitung» du jour. Avis partagé par le médecin cantonal zougois Rudolf Hauri, optimiste : «Même une grande ouverture à la mi-février a, selon moi, de réelles chances. L’évolution est vraiment très positive.»
Du côté des sceptiques, les directeurs de la santé bernois et bâlois. Gundekar Giebel, porte-parole de la direction de la Santé publique bernoise estime que «l’évolution du nombre de cas est encore incertaine. Le taux de positivité élevé indique plutôt que de nombreuses personnes ne se font plus tester depuis la discussion sur l’ouverture et que, par conséquent, moins de cas sont déclarés.» L’obligation de porter un masque devrait au moins être maintenue pendant un certain temps, à son avis.
Protéger les plus vulnérables
Le président de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS) et directeur de la santé de Bâle-Ville, Lukas Engelberger, pense que «nous devrions prendre le temps jusqu’à la mi-février pour clarifier quel scénario de sortie est le meilleur.» Dans une interview au «SonntagsBlick», il souligne que «nous sommes toujours en pleine pandémie, mais nous devons bientôt quitter le mode de crise». Toutefois, le Bâlois estime qu’il n’est pas réalisable de continuer à restreindre le quotidien de la population, et l’économie pendant encore des mois voire des années : «La gastronomie, la culture et le tourisme, notamment, ont besoin de pouvoir respirer à nouveau.» Toutefois, «les gens vont continuer à s’infecter avec le virus et il faudra y faire face.» Selon lui, la charge hospitalière actuelle le permettrait, même si les réserves sont minces.
Lukas Engelberger souligne encore dans le «SonntagsBlick» qu’il faut continuer à protéger les personnes vulnérables - enfants, personnes âgées, personnes atteintes dans leur santé notamment. Comment ? Il évoque la possibilité de renforcer la sécurité dans des institutions tels les hôpitaux, les EMS et les établissements de soins, ainsi que, éventuellement, les écoles ou les transports publics. Et s’il comprend l’impatience mentale de sortir de la crise, il estime qu’un quotidien vivable est déjà possible avec le mix de mesures actuelles. Les forces qui exigent la suppression immédiate de toutes les mesures restent minoritaires, note encore le «SonntagsBlick», soit l’Union suisse des arts et métiers et l’UDC.