Sécheresse: La Corne de l’Afrique de plus en plus menacée par la famine

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SécheresseLa Corne de l’Afrique de plus en plus menacée par la famine

La Corne de l’Afrique pourrait connaître une nouvelle sécheresse lors de la prochaine saison des pluies, ce qui provoquerait une catastrophe humanitaire.

La dernière famine a été déclarée en Somalie en 2011, et quelque 260’000 personnes, dont la moitié d’enfants âgés de moins de 6 ans, étaient morts de faim.

La dernière famine a été déclarée en Somalie en 2011, et quelque 260’000 personnes, dont la moitié d’enfants âgés de moins de 6 ans, étaient morts de faim.

AFP

La sécheresse aiguë dans la Corne de l’Afrique devrait s’aggraver cette année et menace la région d’une famine plus grave que celle qui a tué des centaines de milliers de personnes il y a dix ans, a prévenu, mercredi, un programme de surveillance climatique régional.

Des prévisions de la saison des pluies prévue de mars à mai prochain «montrent des baisses de précipitations et de hautes températures», déclare dans un communiqué le Centre de prévisions et d’applications climatiques (ICPAC) de l’Igad, un groupement de pays de l’Est africain.

Or cette saison des pluies contribue largement (jusqu’à 60%) au total de précipitations annuelles dans les pays équatoriaux de la Corne de l’Afrique (ndlr: qui regroupe Djibouti, l’Éthiopie, l’Érythrée, la Somalie et des parties du Kenya, du Soudan, du Soudan du Sud et de l’Ouganda, et est parfois élargie au Burundi, au Rwanda et à la Tanzanie). Ces prévisions confirment les craintes des météorologues et des agences d’aide de voir cette sécheresse d’une durée et d’une gravité sans précédent provoquer rapidement une catastrophe humanitaire.

Région vulnérable

«Dans certaines parties de l’Éthiopie, du Kenya, de la Somalie et de l’Ouganda qui ont été récemment très affectées par la sécheresse, ce pourrait être une sixième saison des pluies avortée de suite», souligne l’ICPAC, considérée comme l’organisme climatique régional de référence par l’Organisation météorologique mondiale de l’ONU.

La Corne de l’Afrique est une des régions les plus vulnérables au changement climatique, avec des crises de plus en plus fréquentes et intenses. Les cinq saisons des pluies avortées consécutives ont jusqu’ici provoqué la mort de millions de têtes de bétail, la destruction de récoltes et poussé des millions de personnes à quitter leurs régions pour trouver de l’eau et de la nourriture ailleurs.

Selon l’ICPAC, les conditions actuelles sont pires qu’elles ne l’étaient avant la sécheresse de 2011, avec 23 millions de personnes déjà en «insécurité alimentaire aiguë» au Kenya, en Éthiopie et en Somalie, d’après l’Igad et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

«Avant qu’il ne soit trop tard»

La dernière famine a été déclarée en Somalie en 2011, et quelque 260’000 personnes, dont la moitié d’enfants âgés de moins de 6 ans, étaient morts de faim faute de réponse suffisamment rapide de la part de la communauté internationale, selon l’ONU. À l’époque, la région avait connu deux saisons des pluies avortées consécutives, contre cinq aujourd’hui.

Mercredi, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a souligné qu’environ 1,3 million de Somaliens, dont 80% de femmes et d’enfants, ont dû changer de région pour fuir la sécheresse. Si le stade de la famine n’a pas encore été atteint, 8,3 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population somalienne, auront besoin d’aide humanitaire cette année, a-t-il ajouté.

Workneh Gebeyehu, secrétaire exécutif de l’IGAD, a appelé à une mobilisation internationale urgente face à cette sécheresse en voie d’aggravation. «Les gouvernements nationaux, les acteurs humanitaires et du développement doivent agir pour ne pas avoir de regrets avant qu’il ne soit trop tard», a-t-il souligné.

(AFP)

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