Internet: Appelée Pig Butchering, cette nouvelle arnaque sévit en Suisse 

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InternetAppelée Pig Butchering, cette nouvelle arnaque sévit en Suisse

Une escroquerie au long cours pille les victimes de sommes parfois très importantes. Elle sévit dans le monde entier et touche aussi de nombreux internautes dans nos contrées.

Souvent les escrocs établissent une relation de confiance avec leur victime sur internet afin de lui extorquer de l’argent.

Souvent les escrocs établissent une relation de confiance avec leur victime sur internet afin de lui extorquer de l’argent.

AFP

Engraisser le cochon avant de le tuer. C’est la base du Pig Butchering, une nouvelle arnaque qui sévit sur le web. Une belle (ou un beau) Asiatique matche avec vous sur Tinder? Ayez l’œil! L’arnaque consiste à appâter sa victime en construisant une relation au long cours avec elle, pour pouvoir mieux lui voler son argent ensuite, souvent sous forme de cryptomonnaies. Cible principale: les jeunes, solitaires, ou qui ont des problèmes en tous genres. Et des Suisses sont touchés, selon l’émission «Kassensturz», sur la SRF.

Le hacker prend la plupart du temps contact avec sa victime sous une fausse identité, sur les réseaux sociaux ou une appli de rencontre. Ainsi en Suisse, un étudiant, Peter L., a reçu une demande d’ami sur Facebook d’une jolie Asiatique qui se faisait appeler Irene. L’arnaqueur se lance alors dans une relation de confiance, parfois romantique, avec sa victime, discute avec elle sur WhatsApp parfois pendant plusieurs semaines, comme dans le cas de Peter.

Souvent des cryptomonnaies

Jusqu’au moment où l’escroc lance son attaque. Il incite alors sa victime à se lancer dans de prétendus investissements fructueux, toujours plus importants, souvent en cryptomonnaies, en la dirigeant sur une fausse plateforme de trading. Les chiffres montrés sur ce site donnent l’impression que les investissements faits par la victime rapportent gros, ce qui l’encourage à mettre plus. Mais il ne s’agit que d’une façade qui permet à l’arnaqueur de récupérer directement l’argent.

C’est ce qui s’est passé avec Peter, qui a pourtant utilisé l’appli Ace Pro, disponible sur Apple Store mais connue pour présenter des failles de sécurité. À partir du moment où l’étudiant a versé suffisamment d’argent, la jolie Asiatique a disparu de la circulation. Tout comme la fortune du Suisse, qui aura perdu 10’000 francs dans l’aventure.

Une méthode d’extorsion qui vient d’Asie

En 2021, le FBI a reçu plus de 4300 plaintes liées à ce type d’arnaque pour des sommes extorquées de 429 millions de dollars. Selon le magazine Wired, les pertes mondiales se chiffreraient à plusieurs milliards. L’arnaque a été mise au point par des groupes criminels asiatiques qui s’appuient sur des travailleurs, parfois victimes de trafic d’êtres humains et enrôlés de force dans des scam centers, notamment au Cambodge. Ces «esclaves 2.0» sont alors formés pour extorquer des gens dans le monde entier.

Vérifier avant d’investir!

L’an dernier, plus de 800 signalements de fraude en ligne ont été enregistrés en Suisse, pour une perte totale de 80 millions de francs, selon SRF. Le réseau national de soutien aux enquêtes dans la lutte contre la criminalité informatique conseille de consulter le site de la FINMA pour trouver les institutions financières reconnues en Suisse. Quant à l’étranger, une extrême prudence est de mise. S’il ne s’agit pas d’une institution reconnue, il faut se méfier. Ou consulter le site www.cybercrimepolice.ch, voire appeler la police.

(cht)

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