AmériqueLes États-Unis et le Costa Rica signent un accord sur les migrations
Face aux vagues de réfugiés qui remontent l’Amérique centrale pour trouver asile aux États-Unis, Washington et San José veulent aider à l’intégration des migrants et lutter contre le trafic d’êtres humains.
Le ministre américain de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a signé, mardi, lors d’une visite au Costa Rica, un accord qu’il a qualifié d'«historique» sur les migrations en Amérique centrale. Le Costa Rica est l’une des principales étapes des routes centro-américaines de migration vers le Nord dans l’espoir d’atteindre les États-Unis. Washington tente de dissuader les sans-papiers d’atteindre sa frontière avec le Mexique.
Selon le gouvernement du Costa Rica, le texte vise à intensifier le combat contre les passeurs et le trafic d’êtres humains, tout en explorant les possibilités de «renforcer les programmes existants pour l’intégration des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés». Cet accord, le premier du genre dans la région, cherche à créer «des possibilités de développement et des chemins pour que les gens réalisent leurs rêves d’une vie meilleure», a déclaré Alejandro Mayorkas, qui a rencontré le président costaricien Carlos Alvarado.
Il vise à «accroître l’aide internationale des donateurs et institutions multilatérales pour le financement» de pays qui accueillent massivement des migrants et réfugiés, a-t-il expliqué, ajoutant: «Notre espoir est de signer ces accords dans toute la région.»
«Nous avons choisi le Costa Rica comme premier partenaire et ami pour signer cet accord important en raison de son autorité sur cette question, qui a des répercussions sur la région et, franchement, sur le monde entier», a-t-il poursuivi.
Violence, vie précaire, changement climatique, Covid…
Alejandro Mayorkas est venu au Costa Rica après s’être rendu au Mexique, où il a rencontré le président Andrés Manuel Lopez Obrador. Les autorités mexicaines estiment qu’il faut investir en Amérique centrale afin de prévenir les migrations. Le flux de migrants sans papiers s’est accru ces dernières années, et Washington a durci sa politique migratoire.
Depuis sa prise de fonctions, en janvier 2021, le président américain Joe Biden s’est engagé à mener une politique migratoire plus humaine que celle de son prédécesseur Donald Trump, qui avait en particulier imposé les Migrant Protection Protocols, empêchant les demandeurs d’asile d’entrer aux États-Unis en attendant la réponse à leur demande.
Des dizaines milliers de migrants d’Amérique centrale ayant demandé asile aux États-Unis ont ainsi été contraints d’attendre au Mexique, dans le cadre du programme «Quedate en Mexico» (Reste au Mexique). Selon l’ONU, plus d’un million de Mexicains et de Centro-Américains ont fui leur pays l’année dernière, en raison de la violence, du manque de perspectives, du changement climatique et des ravages provoqués par la pandémie de Covid-19.