États-UnisBiden remporte haut la main la primaire démocrate en Caroline du Sud
Selon les projections des télévisions américaines, le président sortant Joe Biden a largement gagné la primaire démocrate de Caroline du Sud.
Le président Joe Biden a remporté haut la main et sans surprise samedi son premier test électoral dans sa quête d’un second mandat à la Maison-Blanche, lors de la primaire démocrate en Caroline du Sud, selon les projections des télévisions américaines.
Joe Biden, qui compte sur un important électorat noir dans cet État conservateur du sud des États-Unis, a remporté la primaire face à deux autres candidats avec une très large majorité, selon ces projections.
Le président américain, qui se trouvait lui-même en Californie samedi soir avant de se rendre dans le Nevada (ouest) en vue du prochain scrutin mardi, a aussitôt estimé qu’il battrait en novembre son probable adversaire républicain, l’ancien président Donald Trump. «En 2024, les habitants de la Caroline du Sud se sont à nouveau exprimés et je n’ai aucun doute sur le fait que vous nous avez mis sur la voie d’une nouvelle victoire à la présidence et d’une nouvelle défaite de Donald Trump», a-t-il dit dans un communiqué.
Lors de ce premier vote officiel dans sa course à l’investiture démocrate, que M. Biden est quasiment assuré de remporter, c’est surtout le taux de participation, particulièrement dans l’électorat afro-américain, qui devait être scruté.
Joe Biden depuis son QG du Delaware
En 2020, les Afro-américains de Caroline du Sud, nombreux en proportion de la population de cet ancien état esclavagiste du sud-est, avaient permis à Joe Biden de sauver sa campagne lors de la primaire, l’aidant à s’ouvrir un chemin vers la Maison-Blanche.
Face au président de 81 ans, se trouvait notamment un élu du Minnesota peu connu, Dean Phillips, héritier d’une riche société de crèmes glacées, et Marianne Williamson, auteure de best-sellers sur le développement personnel. Samedi le président a fait une apparition à son QG de campagne à Wilmington, dans son État du Delaware, assurant qu’il était «en mission», avant de partir faire campagne en Californie et dans le Nevada.
«Ce n’est pas seulement une campagne. C’est plutôt une mission. Pour le bien de ce pays, on ne doit pas perdre (...) Et je le dis du fond du cœur. Il ne s’agit pas de moi, cela va bien au-delà de ma personne», a-t-il insisté.
La veille, il avait ordonné des frappes contre des forces d’élite iraniennes et des groupes pro-iraniens en Irak et en Syrie, en représailles à la mort de soldats américains en Jordanie, dans un contexte déjà explosif au Proche-Orient.
Des enjeux «plus élevés que jamais»
Si l’électorat noir aux États-Unis penche traditionnellement côté démocrate, plusieurs sondages récents montrent que son soutien envers Joe Biden s’effrite, en particulier chez les jeunes, qui estiment n’avoir pas été assez entendus lors de son mandat.
Même si la Caroline du Sud devrait rester aux mains des républicains lors de la présidentielle de novembre, comme c’est le cas depuis 1980, le président a clairement indiqué qu’il considérait cet État comme un test important. Il s’y est d’ailleurs déjà rendu à deux reprises depuis le début de l’année.
«Je pense que les enjeux sont plus élevés qu’ils ne l’ont jamais été, vous savez, les gens parlent de notre démocratie qui est attaquée», a déclaré Samuel Bias, 31 ans, un sympathisant de Joe Biden, après une réunion publique vendredi avec la vice-présidente Kamala Harris.
«Le président Biden comme moi-même, nous comptons sur vous (...) pour voter et inciter toutes les personnes que vous connaissez à voter, à envoyer des SMS, à frapper aux portes et à faire entendre votre voix», a insisté vendredi Kamala Harris, lors d’un discours enflammé à Orangeburg. Kamala Harris, première femme noire vice-présidente de l’histoire des États-Unis, a également lancé une attaque virulente contre Donald Trump.
L’électorat noir penche pour Biden
«Pendant des années, l’ancien président a attisé les feux de la haine, du sectarisme, du racisme et de la xénophobie pour son propre pouvoir et par intérêt politique personnel», a-t-elle lancé. Joe Biden concentre ainsi sa stratégie sur la menace pour la démocratie que constitue, selon lui, le milliardaire américain. «En aparté, les dirigeants étrangers me disent l’un après l’autre: +Tu dois gagner+», a glissé samedi à Wilmington le président.
Selon un sondage New York Times/Siena réalisé en novembre, 71% des électeurs noirs dans six Etats clés soutiennent Joe Biden – contre 91% lors de l’élection de 2020 – et 22% voteraient en faveur de Donald Trump.
«J’ai été démocrate pendant 20 ans. J’ai même participé à la campagne d’Obama», a déclaré Regina Sidik, 56 ans, une aide-soignante noire qui a assisté à une conférence de presse des partisans de l’ancien président à Columbia, la capitale de l’État, cette semaine. «Mais aujourd’hui, après avoir vu ce que ce monde va devenir, j’opte pour Trump», a-t-elle confié.
En Caroline du Sud, la primaire républicaine, fin février, promet d’être plus spectaculaire que celle des démocrates car M. Trump tentera d’y porter un coup fatal à l’ancienne gouverneure de cet État, Nikki Haley.