Immigration: Au Mexique, un sommet sur les migrants sous l’oeil de Washington

Publié

ImmigrationAu Mexique, un sommet sur les migrants sous l’œil de Washington

Le Mexique veut se «mettre d’accord» avec ses partenaires d’Amérique latine pour «chercher la coopération» des États-Unis concernant l’immigration clandestine.

Cette année, en mai, les États-Unis ont levé le «titre 42» qui verrouillait depuis trois ans l’accès à leur territoire.

Cette année, en mai, les États-Unis ont levé le «titre 42» qui verrouillait depuis trois ans l’accès à leur territoire.

Getty Images via AFP

Plusieurs présidents d’Amérique latine, dont Cuba et le Venezuela, ouvrent dimanche au Mexique le dossier de l’immigration clandestine vers les États-Unis, une crise majeure pour Washington sur l’itinéraire migratoire le plus meurtrier au monde, selon l’OIM.

Les chefs d’État et de gouvernement se retrouvent à Palenque, dans l’État du Chiapas (sud), porte d’entrée des migrants d’Amérique centrale, du Venezuela, de Cuba et d’Haïti en route vers les États-Unis. Rien qu’en septembre, quelque 60’000 Vénézuéliens sont arrivés au Mexique, ainsi que 35’000 ressortissants du Guatemala, d’après la ministre mexicaine des Affaires étrangères Alicia Barcena.

«Sommet très déclaratif»

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a confirmé la présence des présidents des principaux pays de départ des migrants: Colombie, Cuba, Équateur, Guatemala, Honduras, Venezuela, mais aussi du premier ministre d’Haïti. Andres Manuel Lopez Obrador veut se «mettre d’accord» avec ses partenaires d’Amérique latine pour «chercher la coopération du gouvernement des États-Unis».

L’objectif du Mexique consiste à donner une dimension régionale au problème, d’après la spécialiste Dolores Paris Pombo. Même s’il faut s’attendre à un «sommet très déclaratif», il s’agit «du début d’un dialogue avec les pays du sud», ajoute-t-elle. Le mini-sommet devrait retenir l’attention des États-Unis, même toute entière tournée vers la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas ainsi que le conflit en Ukraine.

De retour d’une visite-éclair en Israël, le président américain, Joe Biden, a demandé vendredi au Congrès une enveloppe exceptionnelle de 105,85 milliards de dollars (94 milliards de francs) pour aider Israël et l’Ukraine, tenir tête à la Chine, sur le plan militaire et économique, mais aussi répondre aux arrivées de migrants à la frontière sud. Joe Biden est arrivé au pouvoir en 2021 quand la frontière était fermée pour cause de pandémie.

«Politique incohérente»

Cette année, en mai, les États-Unis ont levé le «titre 42», une mesure activée par l’ex président Donald Trump, qui verrouillait depuis trois ans l’accès à leur territoire, permettant, sous prétexte de pandémie, de refouler immédiatement tous les migrants entrés dans le pays. À la réouverture de la frontière, les États-Unis ont mis en place une application pour programmer les demandes d’asile.

Joe Biden se distingue par une «politique incohérente» après les mesures radicales de son prédécesseur républicain, d’après l’experte París Pombo. «Ils (Les États-Unis) donnent certaines priorités à certains pays, mais soudain ils ferment brusquement la porte et changent de programme».

«Peu importe le nombre d’agents (à la frontière) le long du Rio Bravo si la situation en Haïti ou au Venezuela ne change pas. Cela ne servira à rien si l’on ne s’attaque pas aux causes de fond de l’immigration», glisse une source du gouvernement américain consultée par l’AFP. Amnesty International a demandé le respect des demandeurs d’asile, et la fin de la discrimination des migrants, en référence au sommet de Palenque.

«La frontière entre les États-Unis et le Mexique est l’itinéraire migratoire terrestre le plus meurtrier au monde», s’est alarmé récemment l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’OIM a recensé «686 décès et disparitions de migrants à la frontière entre les États-Unis et le Mexique en 2022».

(AFP)

Ton opinion

0 commentaires