Vaste enquêteDes abus sexuels dissimulés par les évêques suisses
La Conférence des évêques suisses attestent de l’ouverture d’une enquête, qui touche également les diocèses romands du Valais et de Lausanne, Genève et Fribourg.
- par
- Eric Felley
Ce dimanche, la Conférence des évêques suisses a confirmé dans un communiqué l’existence d’une enquête visant certains membres du clergé en Suisse en relation avec des abus sexuels. Le 23 juin dernier, le dicastère des évêques «a ordonné une enquête ecclésiastique préliminaire sur cette affaire et a désigné l’évêque Joseph Bonnemain comme directeur de l’enquête».
Au mois de mai dernier, dans une lettre adressée par Nicolas Betticher, ancien vicaire général du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, au nonce apostolique en Suisse, Martin Krebs, «des allégations sont formulées à l’encontre de plusieurs membres émérites et en exercice de la Conférence des évêques suisses ainsi que d’autres membres du clergé dans la gestion des cas d’abus sexuels. À certains d’entre eux, il est reproché d’avoir eux-mêmes commis des abus sexuels par le passé».
Six évêques concernés
Face à ces graves accusations, l’enquête, qui est suivie par le Vatican, devra établir s’il y a eu des dissimulations de cas d’abus. Selon le «SonntagsBlick», six évêques sont concernés, dont quatre sont encore en fonction. Quatre plaintes ont été déposées et la présomption d’innocence prévaut à ce stade de l’enquête, qui devrait durer jusqu’à la fin de l’année. Un membre de la Conférence des évêques et accusé de harcèlement, tout comme trois prêtres du diocèse Lausanne, Genève et Fribourg.
L’évêque du diocèse de Sion, Jean-Marie Lovey, ainsi que celui de Lausanne, Genève et Fribourg, Charles Morerod, sont également concernés par l’enquête pour n’avoir pas réagi ou dissimulé des cas d’abus. Il en va de même pour l’évêque des jeunes de Suisse, un ancien évêque auxiliaire dans le canton de Vaud et un évêque suisse diplomate au Vatican.
Obligations de porter plainte
Le communiqué de la Conférence des évêques suisses précise: «L’objet principal de cette enquête ecclésiastique préliminaire est l’accusation de dissimulation de cas d’abus. Les enquêtes sur des délits sexuels présumés relèvent en premier lieu de la compétence de la police et du ministère public. Les directives de la Conférence des évêques suisses obligent les dirigeants ecclésiastiques à porter plainte auprès du ministère public en cas de suspicion de délit sexuel contre des mineurs – en concertation avec la personne concernée. Les ministères publics compétents ont été informés des cas mentionnés dans la lettre».